Pdv Illumi :
Sans un mot, je laisse le couturier vérifier rapidement que la tenue qu'il m'a confectionné sur mesure est parfaitement adaptée. Il effectue quelques dernières retouches, l'air ravi de son travail. Une fois satisfait, il se redresse et m'invite à me tourner vers le miroir pour admirer ma tenue de mariage, que je vais devoir garder jusqu'à ce soir. Je me fixe dans la glace, sans expression. A vrai dire, je ne vérifie même pas de quoi j'ai l'air - à quoi bon ? Cette cérémonie symbolisera un cauchemar pour le restant de mes jours. Déçu que je ne montre pas le moindre intérêt pour mes vêtements, le couturier s'éloigne d'un air digne en marmonnant que personne n'est capable d'apprécier son talent à sa juste valeur.
Désespéré, je me laisse glisser dans un fauteuil et passe une main lasse sur mon visage. Cela fait des jours et des jours que j'ai arrêté de dormir, ma fatigue est telle que je suis constamment obligé de me retenir à quelque chose pour ne pas m'écrouler. Et c'est sans compter les vertiges qui m'assaillent à intervalles réguliers... Vidé de toute émotion, j'observe mon corps émacié dans le miroir mural. Ma tenue a été créée de façon à cacher ma minceur, mais elle n'y parvient pas totalement. Il faut bien avouer que je suis devenu complètement méconnaissable - même mes cheveux, que j'entretiens toujours avec soin habituellement, ont l'air terne.
-Tu es magnifique, mon chéri ! S'extasie Kikyo en entrant dans la pièce.
Je ne prends pas la peine de répondre. Ma mère, ravie, tente de caresser du bout des doigts ma joue ; je la repousse d'une aiguille. Son air affligé devant sa main en sang ne m'émeut pas le moins du monde. D'une voix geignarde, elle se plaint qu'elle va tacher son gant blanc. Si elle savait à quel point je m'en fiche...
-Tu es certain de refuser de voir ta fiancée ? M'interroge Kikyo.
-Je me fiche de qui elle est, je réponds machinalement, pour la centième fois peut-être.
-Comme tu veux, soupire-t-elle en s'éloignant. C'est dommage, tu n'aurais pas été déçu.
Je continue de l'ignorer, préférant laisser mon regard dériver sur la pièce dans laquelle je me trouve. Réaménagée en véritable salon de beauté, je suis coincé ici depuis ce matin. Traité comme une poupée, mon corps est passé entre les mains d'une multitude d'experts. Tout a été soigneusement revu : mes cheveux, mon habillage, et même un peu de maquillage pour dissimuler mes cernes creusés. Je suis à deux doigts de me jeter par la fenêtre.
La lèvre inférieure légèrement tremblante, je sors pour la millième fois mon portable. Mes yeux s'accrochent mécaniquement au message, que j'ai lu et relu, indéfiniment, de la part d'Hisoka.
« Tu t'es bien foutu de moi pour obéir ainsi à ta famille. Il faut croire que nous n'étions pas faits l'un pour l'autre. Ne m'adresse plus jamais la parole, Illumi. »
Le cœur serré, je tente une nouvelle fois de l'appeler. Je tombe immédiatement sur sa messagerie, comme chaque fois que j'ai essayé. Lorsque j'ai interrogé Miruki à ce sujet, il m'a répondu d'un ton banal qu'Hisoka avait dû me bloquer. La nuit suivante, j'ai sangloté pendant des heures, à la fois terriblement honteux de mon choix et en même temps soulagé qu'il soit sauf, qu'il ne lui arrive rien. Il me déteste peut-être, mais au moins il vivra heureux. Mon père m'a même affirmé qu'il avait déménagé avec sa sœur il y a quelques jours, près de la mer.
Ereinté, je m'autorise à me reposer pour quelques minutes, juste pour calmer légèrement mon mal de tête lancinant. Cependant, je me suis à peine allongé sur le canapé que je m'endors aussitôt, à bout de forces. J'aurais probablement dormi un bon bout de temps si je n'avais pas senti une aura familière s'approcher de moi. Une main douce caresse mes cheveux, mais sa propriétaire s'éloigne bien vite. Confus, j'entrouvre les yeux, juste à temps pour apercevoir une jeune femme se diriger vers le mur. Il me faut quelques instants pour la reconnaitre, avant que je m'exclame d'une voix stupéfaite :
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Just a game (Hisoka x Illumi)
Fanfiction"Je vais te faire tomber amoureux de moi, Illumi. Et te briser le cœur." ATTENTION : Pour public averti