Meilleur Cauchemar | PLK | [ EN PAUSE]

-13-

- À ce soir mini pouce. Elyo embrasse ma joue, avant de rejoindre les gars.

On est Mercredi, 13h, l'heure pour les autres de quitter le bahut pour se la couler douce, l'heure pour moi de passer deux heures à nettoyer des chiottes. Je traîne le pas avant d'arriver devant la vie sco', attendant les ordres de la CPE, Mme Villefranche.

- Bonjour mademoiselle Chevalier.

Comme à son habitude, la CPE de notre collège porte un pantalon de tailleur, accompagné de 5 cm de talons et un tee shirt blanc. Ses cheveux roux sont attachés en une queue de cheval, d'où quelques mèches s'échappent.

- Bonjour.

- Où est monsieur Pruski ?

- Je ne sais pas.

- Bien, vous commencerez sans lui. Comme d'habitude, vous faites le sol des toilettes, vous les nettoyez. Je vous envoie votre ami dès qu'il arrive.

J'obéis, et quelques minutes plus tard, me voilà dans les toilettes du premier étage, en train de les nettoyer un par un. J'entends la porte de la pièce s'ouvrir, et découvre sans surprise le polonais, sourire aux lèvres.

- Déso Eli pour le retard, j'étais... Hum occupé.

Pour une fois, il ne porte pas de casquette, simplement un tee shirt basique, ainsi qu'un jean noir. Ses pupilles vertes me regardent, tout sourire.

-Occupé à te faire sucer oui.

J'arrête mes mouvements quand je croise le regard du rappeur dans le miroir. Non, j'ai pas dit ça tout haut, si ?

- Je voulais pas le dire, mais ouais.

- Cool, maintenant tu vas m'aider ou tu vas te la jouer gros macho et me laisser faire tout le boulot ?

- Wesh, détend toi !

- Me détendre ? Je me tourne vers lui. Tu te fous de moi ? Je devrais être en train de répéter ma choré au lieu de passer mes mercredi aprem à laver ces putains de chiottes. Alors me dit pas de me détendre Mathieu.

Je retourne à mon occupations, c'est à dire nettoyer les éviers.

- Bouge toi le cul putain ! Je m'énerve.

- C'est bon, je t'aide. Les meufs, toujours plus reloues, je l'entend marmonner.

J'ignore sa réplique, et me concentre à frotter la tâche sur un des rebord des lavabos.

-Putain de tâche de merde ! Je lance mon chiffon sur le miroir.

- Eh, Elina, zen. C'est qu'une tâche, si elle part ap, on s'en fiche. Mathieu s'est rapproché de moi, si bien que je sens son souffle sur ma nuque, me faisant perdre mes moyens.

J'ai chaud, j'ai mal au crâne, cette putain de tâche ne part pas, et pour couronner le tout, l'homme qui me rend folle en ce moment se trouve juste à quelques centimètres de moi. Si je me retourne, nos lèvres se touchent. Et j'ai très envie de les sentir sur les miennes. Puis, je repense à Lundi, quand il a frappé Alexis, et la colère que j'ai ressentie pour lui à ce moment là refait surface.

- Non, on s'en fiche pas. C'est tout le temps comme ça avec toi, tu te fous de tout, et de tout le monde, sauf de toi. Y en a marre.

- Je pense qu'à moi ? Ah ouais, t'es sûre ?

- Oui, je croise son regard noir dans la glace. Décidément, je les récolte en ce moment les regards comme ça.

- Tu me fais câbler la vérité, faut toujours que tu te mettes en colère contre moi, alors que j'ai rien demandé. J'étais venu pour passer une partie de l'après-midi avec toi, et tu me balance cette dinguerie à la gueule. Et tu sais quoi, j'ai bien envie de me la jouer macho à donf et te laisser faire le sale boulot. C'est à cause de toi que je suis là, et encore tu trouve le moyen de me balancer toute la faute sur moi !