Meilleur Cauchemar | PLK | [ EN PAUSE]

Livre II: Fallin'

Depuis le jour de ta mort, c'est comme si on avait prit ma vie au passage. Je ne dors plus, je ne mange plus et je ne trouve plus le courage de me lever le matin. Je sais que je ne suis pas la seule à souffrir, que tes parents, Elodie, tes amis, souffrent autant que moi. Je sais que mon comportement est égoïste, que je fais souffrir mon entourage en me murant dans mon silence. Mais c'est la seule solution que j'ai trouvé jusque là pour survivre.

On pourrait croire qu'avec le temps, on oublie la douleur. Mais c'est faux. On oublie pas. Jamais. On apprend à vivre avec, mais le manque et la douleur de la disparition sont toujours là, en nous.

Et j'ai beau essayé, j'y arrive pas. Je n'arrive pas à m'habituer à ton absence. Tu es partout où je vais: dans le métro, dans la rue, dans les murs de mon appartement. Pas une seconde passe sans que je ne pense pas à toi, à ton rire angélique, ton sourire magnifique, tes yeux rieurs. J'ai l'impression de que tu es encore là, avec moi.

Il y a bien des moments où j'oublie un peu ma peine. J'ai une famille formidable qui m'aide à surmonter ça, un copain parfait, des amis présents. Mais il suffit que je vois, ou que j'entende quelque chose qui t'aurait fait rire, pour sortir mon téléphone et ouvrir notre conversation messenger, pour que ton absence me revienne brusquement en pleine tête.

Et tu sais ce que c'est, le pire dans tout ça ? C'est que j'en viens même à te détester des fois. Toi. Mon meilleur ami, mon frère, la moitié de moi même.

Et tu sais pourquoi ? Parce que tu m'as abandonné, alors que t'avais juré de ne jamais le faire. Tu m'as laissé seule, sans avoir eu le temps de te dire tout ce que je ressentais. Je dois vivre avec ton absence, mais aussi avec tout ces sentiments en moi.

J'aurai aimé te dire à quel point je t'aimais, à quel point t'avais changé ma vie le jour où tu es arrivé au Studio 92, ou bien à quel point notre amitié était importante pour moi.

Mais tu ne m'as pas laissé le temps de le faire.

Alors maintenant, plus les jours passent, et plus je sombre. Et je ne sais pas si je serai capable de m'habituer à ton absence un jour.