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Vendredi 28 Septembre 2018

Jour 110

J'essuie mon front dégoulinant de sueur avant d'apporter les plats des clients assis en salle. Il fait une chaleur monstre aujourd'hui, et vu que la salle est remplie, il m'est difficile de bien respirer.

- Bon appétit ! Je souris au couple marié, avant de partir prendre un autre commande.

- Elina ! T'es demandé en table 58 ! Rose crie à travers la cuisine, lorsque je reviens aves des assiettes vides.

Rose est la patronne de ce bar-restaurant. Ça fait des années que je bosse pour elle, et malgré ses airs de petite fille à papa, cette femme est du genre autoritaire. Gentille, très même, mais très autoritaire aussi.

- Qu'est ce qu'ils veulent ?

- Ils veulent que ce soit toi qui les serve !

Je me dirige donc en salle, et lorsque j'aperçois ma brochette d'amis assis à rire et discuter, mon pouls s'accélère. Tout le Panama est là, ainsi que Yvick, Lisko, Chloé et Zoé. Et bien sur Mathieu est là lui aussi. Et plus beau que jamais. Il porte son pull noir que j'aime tant voir sur lui, et son éternel jean troué. Je retiens un haut le cœur quand je le vois rire, et me force à plaquer un sourire sur mon visage.

Depuis une semaine, j'essaye à tout prix d'éviter le polonais. À chaque fois que je le vois ou que je pense à lui, je ne peux m'empêcher de partir vomir, me détestant pour ce que je lui ai fait. Il ne me mérite pas, et il ne s'en rend même compte. Alors depuis 7 jours, j'invente des excuses plus débiles les unes que des autres pour ne pas le voir. Sauf que j'aurai du me douter qu'il n'allait pas baisser les bras. Et cette fois, il est venu en force. Parce qu'il savait qu'avec tous nos amis, je serai obligé de le voir et lui parler.

- On m'a dit que vous me demandiez ?

Tous les regards se tournent vers moi, et ils se mettent tous à applaudir et crier comme des gamins.

- Chuuut, vous allez vous faire dégager !

Je les fais taire en remarquant tous les regards dans notre direction. J'esquisse tout de même un sourire face à leur enfantilité. C'est peut être des enfants, mais je les aime quand même.

- Vu que tu viens plus à nos soirées on s'est dit qu'on allait venir te voir.

Elyo me lance un clin d'œil, et je m'en veut de leur infliger ça. Ils n'y sont pour rien, et pourtant, à cause de moi et de mes conneries, je les punie alors qu'ils n'ont rien à faire dans l'histoire.

-Ouais, désolée, en ce moment je bosse tous les jours, j'suis crevée. Vous avez commandé ?

Je fuis le regard de Mathieu à l'autre bout de la table, ne me sentant pas capable d'affronter son regard. Et je sais qu'il se doute de quelque chose, il me connaît assez pour savoir que je suis nulle en mensonge.

Je repars après avoir prit toutes leur commandes, et une fois la note emmené en cuisine, je reprend mon boulot. Nettoyer les tables vides, remettre des couverts, apporter l'eau aux tables qui en ont besoin, servir les clients.

- Ça vous fera un total de 35 euros s'il vous plaît monsieur.

Le jeune homme en face de moi me tend sa carte bleue, que j'enfonce dans la machine. Je le laisse taper son code, préparant pendant ce temps là prochaine addition.

- Merci beaucoup ! Je souris à l'homme en face de moi, qui me rend mon sourire.

- Je peux savoir comment vous vous appelez ?

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