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Douleur. Honte. Chagrin.

Voilà les 3 mots qui me définissent à ce moment même. Des mots similaires, et pourtant si différents. Des mots qui ont des connotations proches, utilisés pour désigner un état de tristesse intense, et profond.

Et c'est mots là, je ne les ai jamais autant ressenti et compris que depuis que ses mots ont franchis ses lèvres. Ses mots qui m'ont détruites, anéantis, et qui résonnent en moi comme s'il était encore là, à me les répéter.

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis assise au sol, à pleurer toutes les larmes de mon corps. Je ne sais pas non plus si quelqu'un a remarqué mon absence à la soirée où tous mes amis sont invités.

Je devais me douter qu'un jour ou l'autre, il decouvrirait que j'ai été assez conne et stupide pour briser ce à quoi il tenait le plus: la confiance qu'il portait en moi. Et j'ai tout foutu en l'air. Tout ça, pour un mec qui ne m'intéresse même pas.

Lorsque Ken m'a dit que Mathieu m'attendait dans le salon, j'ai d'abord paniquée. Une semaine que je l'avais ni vu, ni entendu. Une semaine qu'on s'ignorait. Une semaine que j'essayais de me forcer à vivre et à me prendre en main. Ce n'était pas à moi à aller m'excuser, c'est lui qui avait eu des propos irrespectueux. D'accord, je n'aurai jamais du me donner en spectacle comme je l'ai fais, mais lui n'aurait jamais dû me parler comme il l'a fait. Alors, j'essayais de ne pas y penser, et de me tuer au travail. Et c'est ce que j'ai fait.

Ensuite, j'ai aussi ressentie de la colère. De la colère parce que ses mots m'étaient venus en tête, et qu'il avait mit 7 jours à se décider à venir.

Je me suis aussi sentie coupable. Coupable, parce que c'est à cause de moi si on s'est prit la tête, mais ma fierté mal placée m'a empêché d'aller le voir et m'excuser.

Puis, enfin, du soulagement. Parce qu'enfin, j'allais le revoir, et j'allais pouvoir plonger dans des bras musclés, et me sentir en sécurité.

Mais rien de tout ça c'est passé. Je connais Mathieu depuis que je suis enfant, et jamais je n'avais vu ces yeux aussi noirs. Noirs de haine, de déception, et aussi de vangence. Il voulait que j'ai aussi mal que ce que lui avait mal à ce moment là, et il y est parvenu. Il a même osé impliquer Axel dans tout ça. À partir de ce moment là, j'ai su que je ne ressortirais pas entière de cette soirée.

Je déambule dans l'appartement à la recherche d'une bouteille d'alcool pleine, et en choppe une dans le placard en haut de l'évier. C'est du Captain, et même si je déteste ça, je m'en fiche. J'ai besoin d'oublier. Oublier ma peine, mon mal-être et de ne plus penser à la peine que j'ai provoquer chez le jeune rappeur. J'ai froid, je tremble et j'ai mal au crâne. Mais je m'en fiche. Je n'ai pas le droit de me plaindre, pas après ce que je lui ai fait subir.

Je suis interrompue par la sonnerie de l'appartement, me faisant grogner.

Sans réfléchir, j'ouvre la porte, et tombe nez à nez avec Elodie.

- Elina ? Ça va ?

Elle entre dans l'appartement, et pose ses mains sur mon visage.

- Mon dieu, t'es bouillante. Son regard tombe sur la bouteille dans ma main, et elle soupire. Oh non, Elina.

- Qu'est ce que tu fais ici ?

Elle fuit mon regard, puis elle se dirige vers la cuisine. Elle sort un verre d'un placard, et me sert un de l'eau.

- Comment tu sais que les verres étaient ici ?

Elodie avale difficilement, me posant le verre en face de moi.

Meilleur Cauchemar | PLK | [ EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant