Le lendemain matin, Karen se réveille la dernière. Adam s'est installé dans le jacuzzi, le regard dans le vide. Il n'a pas vraiment bien dormi. Il voulait tout lui dire, se débarrasser du parasite secret qui lui rongeait les os.-Ça a l'air bon...Lui dit-elle en se rapprochant du balcon enclavé en simple peignoir.
-Ça l'est. Viens, l'eau est bonne, dit-il en tendant sa main.
Elle saisi les doigts longs et fins qui l'invitent et laisse échouer le peignoir sur le sol juste avant de tremper entièrement son corps dans la masse d'eau en ébullition tiède en s'adossant sur le torse d'Adam qui la recueille comme un bébé.
-T'as bien dormi ma chérie?
-Oui, trop bien. L'une des meilleures nuits de ma vie.
-Pareil, parce que je l'ai passée avec toi.
Karen se rapproche un peu plus de lui et met sa tête dans son cou en jouant avec ses cuisses sous l'eau.
-Adam ?
-Oui ?
-Je te trouve un peu bizarre ce matin.
Il déglutit, surpris par sa perspicacité, puis soupire sous le coup du stress instantané qui l'envahit, et essaie de prendre une position un peu plus confortable pour les révélations honteuses qu'il s'apprête à faire sur sa famille, ce qui conforte Karen dans ses doutes.
-C'est vrai, je dois te parler.
-De quoi?
-Quelque chose de très important, très grave. Me concernant.
-Tu m'inquiètes là.
-Il faut que je te le dise, même si je risque de te dégouter. Promet moi de ne pas m'interrompre et de n'en parler à personne, dit-il le visage grave mais rivés sur l'eau.
-D'accord...promis.
-Si tu me quittes, je t'en voudrais pas.
-Ne dis pas ça Adam, pas après ce qu'on vient de partager. Je t'écoute, t'inquiète. Vas-y, le rassure-t-elle.
Il détourne les yeux et prend une grande inspiration. Elle pouvait sentir son pouls s'accélérer. Qu'est qu'il avait de si important à dire au point que son cœur veuille s'échapper de sa large poitrine ?
-Ma famille n'a pas toujours été à l'aise financièrement. Avant ma naissance, mes parents travaillaient beaucoup pour trouver des miettes. Mais un beau jour le vent a tourné et mon père a eu une promotion. J'avais six ou sept ans je crois quand c'est arrivé selon ce qu'il m'a été expliqué. Notre vie a complètement changé.
Mais ça n'a pas été du goût de ma mère. Elle ne supportait pas l'absence de mon père, tout le temps occupé, et ça a duré des années. Ils se disputaient tout le temps. Il était devenu plus une banque qu'un mari. Moi, j'étais devenu très proche de ma mère. Mais à mes 10ans, tout a changé.Karen ne disait rien, elle restait attentive. Il continue:
-Un soir, ma mère et moi étions seuls à la maison. Je prenais une douche quand elle m'a rejoint. Elle m'as expliqué qu'elle voulait mon bien et pour ça, elle allait m'apprendre quelque chose que je ne devais dire à personne. On n'était super lié donc ça ne m'as pas paru bizarre. Au début, elle me parlait juste du sexe, comme une mère le fait avec son fils sur les choses qu'il est en âge de savoir. Mais plus le temps passait, plus elle allait loin. Maintenant que j'y pense, je me dis que mon père lui manquait terriblement et qu'elle voulait que je le remplace. C'était malsain, mais je ne l'avait pas compris à ce moment-là.
Il marque une pause et prend encore une grande inspiration.
-Je savais que je devrais pas mais...ça me plaisait tu vois. Et, on...on..a, elle m'a...je n'arrive pas à le dire...
-C'est bon, je te comprends, continue, le coupe-t-elle pour alléger les souffrances qui le déchirait au fond de lui, elle même meurtrie par ce qu'elle apprenait.
-Ça me soulage que tu comprennes.
Il reprend une bonne dose de souffle.
-Je savais au fond de moi que c'était pas normal, mais j'avais une confiance totale en elle. C'était plus fort que moi. J'avais envie de ma propre mère.
Il rejeta la tête en arrière et soupira.
-Elle me disait que quand je serai grand, je serai fier de tout ce qu'elle m'avait appris. Que c'était ça être un homme. Sans ça, je serai un paria tout ma vie, personne ne m'aimerait. Quand j'ai eu 13ans, mon père l'a découvert. Il a décidé de ne pas intenter de procès contre elle pour ne pas me traumatiser avec cette histoire mais a chassé ma mère de la maison et lui a interdit de m'approcher sinon il la tuerait. Ils ont rapidement divorcé et je suis resté avec lui...Voilà, tu sais tout maintenant.
Il soupira à nouveau et se tut pour de bon. Encore sous le choc des révélations faites par son amoureux, Karen tente tant bien que mal de se redresser et lui faire face, afin de le fixer tendrement, la main sur sa joue, toute désarçonnée par la faiblesse que cet évènement provoque en lui.
-Je suis heureuse que tu me l'ai dit parce que je suis consciente que c'est très dur pour toi de raconter cette partie de ta vie.
-Je veux que tu saches. Je veux que tu saches parce que tu es la seule que j'aime. Les autres, ma mère m'a appris à les utiliser. Mais toi je veux t'aimer, te dorloter, que tu m'appartiennes Karen.
La main de Karen effleure son cou, et elle pose légèrement sa tête sur son épaule.
-Je sais que je te dégoute, et je ne t'en veux pas, dit-il.
-Non, pas du tout.
-Ne me dis pas ce que j'ai envie d'entendre.
-Et si c'est la vérité ce que je dis? Tu ne veux toujours pas l'entendre?
Il relève la tête. Ses yeux sont rougis par des larmes qui refusent de s'échapper.
-Si, approuve-t-il faiblement.
-Ta mère...tu lui as pardonné maintenant ?
-Elle m'a donné la vie. Je lui ai déjà pardonné. Mais je ne veux plus la voir.
-Alors considère que j'ai tout oublié. Fais la promesse de rayer ce sombre souvenir de ta vie. Fais le pour moi, pour toi, pour nous.
Il acquiesce et la prend dans ses bras.
-Je savais que je faisais bien de te dire la vérité.
-Adam, je serais toujours là pour toi, comme tu l'es pour moi. Toujours, dit-elle en collant son front contre le sien.
Malgré tout, chacun reste plongé dans ses pensées, se demandant à quel point le passé changerait leur vie. Elle était sincère dans ses propos. Il était quelqu'un de bien, et avait dû traverser des choses horribles pour en être là où il en était. Leur amour, elle y croyait, voulait s'y dévouer corps et âme afin qu'il subsiste pour toujours. Mais une vérité était pourtant certaine : Rien n'aurait de véritables fondements si elle ne se décidait pas à lui dire toute la vérité. Sa conscience ne la laisserait jamais tranquille tant qu'elle n'avait pas avoué à l'homme qui éveillait un dictamen si puissant en elle qu'il était aussi celui de qui elle était venu se venger dans cette université...
A suivre...
J'ai qu'une chose à dire :
Bisou maternel💖💮!
Sans oublier de voter et de commenter bien entendu❤
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Vengeance À Deux Visages
RomanceIl l'a blessée et détruite. Le seul remède à sa souffrance ? La Vengeance. ******** À peine sortie d'une éprouvante année de lycée, Karen Wilson, dix-neuf ans, réussit à intégrer la prestigieuse université d'Ea...