Chapitre 27 : Impasse

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-Tu penses que cette déco pour mec me ressemble? Bien sûr que c'est chez lui. Je suis beaucoup trop féminine pour ressembler à ça.

-J'ai eu peur de m'être trompée de chambre.

-C'est qui? Cria-t-il depuis l'intérieur.

-C'est Karen. Moi je suis juste à coté, là-bas, dit-elle en indiquant une porte non loin. T'as de la visite feignant, grouille toi.

Il arriva, les cheveux complètement ébouriffés, vêtu d'un simple jogging.

-Oh, c'est toi Karen ! Dit-il, surpris. Je t'attendais avant qu'Inès ne vienne, je pensais que tu passerais demain.

-Je viens à peine de me libérer, ment-elle. Tiens. J'ai bien regardé, je pense que c'est la seule chose que tu as oubliée.

-Tu me l'as volé deux mois alors je suis venue lui faire coucou, dit Inès en lui touchant les cheveux. Il m'a manqué mon chéri.

Elle s'arrêta sur la pointe des pieds et lui fit un bisou sonore sur la tempe. Adam avait un regard fuyant celui de Karen, qui ne montrait aucune émotion particulière. Il repoussa Inès, qui lui demande d'un regard interrogateur :

-Mais quoi ?

-Ce n'est pas le moment Inès, soit un peu pudique quand même.

-Tu sais que ce n'est pas mon fort, non? 

-Heim Heim, fait Karen, au summum de la honte.

-Désolé Karen, merci pour le sweat-shirt. Tu...

-Pas de quoi, coupe-t-elle. La prochaine fois je ne me déplacerais pas donc tu sais où me trouver. Bonne nuit.

-Attend, je...

Elle ne l'écoute déjà plus. C'était bien ce qu'elle croyait: un connard de plus sur la terre. 

Elle se dépêche de descendre, dévale les escaliers sans se soucier d'une éventuelle chute, blessée au plus profond de son âme. Elle arrive dans la grande cour, entourée d'une épaisse obscurité. Dans la nuit noire, elle se retrouve seule avec ses pensées. En fait, elle ne savait même plus quoi penser. Elle chuta, les larmes aux yeux, le seul caillou qui avait eu le malheur de se trouver sur son chemin, rejetant sur lui sa culpabilité, son échec supplémentaire.

-Qui suis-je? Je ne pourrai plus tenir, j'en ai assez! Pas encore...

<<Éloigne toi de lui s'il ne t'aime pas, les hommes sont tous les mêmes>>

Ces mots en tête, Karen continue sa route jusqu'à chez elle, anéantie.

                                            *

Rentrée, elle ferme violemment la porte et s'y adosse. Elle ne prend même pas la peine d'éclairer la pièce et se couche sur le dos, fixant avidement le plafond. Elle reste comme ça, et finit par s'endormir. Le matin, les agressants rayons de soleil lui signifie qu'il est l'heure de quitter son lit. Mais elle n'en a pas la force. Elle tourne sur elle-même et finit par se lever. Il est 10h passées. Sans le moindre regret, elle enfile rapidement un collant noir pour l'aider à lutter contre le froid qui règne à l'extérieur, reléguant au second plan sa faculté de penser qu'elle juge inutile dans ce genre de cas, sauf si on souhaite faire une crise cardiaque. Mais avant de franchir la porte qui la sépare de l'effervescence du monde estudiantin, un haut-le-cœur l'oblige à se précipiter dans les toilettes. Elle craque, et maudit de toutes ses forces le jour de sa naissance, n'ayant d'éloges que pour le jour de sa mort. Elle arrive tant bien que mal à l'amphi où le cours qu'elle devait suivre venait de se terminer, et lorgne la fille qui se dirige vers elle, pour une raison qui ne lui ait pas étrangère : Leur exposé.

-Ah, tu es là Wilson! Justement, je voulais te montrer l'introduction que... 

-Range moi ce truc.

-Mais Wilson, on doit s'en occuper toute cette semaine.

-Je m'en fiche.

-Mais...

-Ferme-la et dégage.

-D'accord. Je pense que je devrais m'en occuper seule alors.

-Bah voilà, tu commences à comprendre!

-Je te rappelle qu'on est censées travailler en binôme, s'énerva sa partenaire. Tu veux un dictionnaire aussi!

-Attend Flora, tu peux revenir après ? Je vais lui parler, intervient Aurore.

Flora se lève et part, jurons pleins la bouche.

-Je peux savoir ce qui ne va pas?

-Aurore, c'est pas le moment.

-Et c'est quand le moment? Dis-moi ce qu'il y a.

-Il y a qu'elle n'arrête pas de me faire chier avec son exposé à la con.

-T'es irritée comme une femme enceinte et tu vas me dire que c'est à cause d'un simple exposé?

-Oui, c'est ça.

-J'ai pas cinq ans pour que tu puisses me faire avaler tes bobards, ok ? C'est Adam c'est ça? 

-C'est le cadet de mes soucis.

-Alors c'est quoi?

-Je suis fatiguée de penser tout le temps. Je veux changer d'air voilà.

-Si tu le dit. De toute façon, s'il y a autre chose, je finirais par le découvrir.

-Découvrir?

-Oui, le jour où tu te décideras à m'en parler, imbécile. Mais pour l'instant, calmes tes nerfs et arrête de gueuler après tout le monde. Et sourit.

-iiiiiiiiii.

-Je m'attendais exactement à un truc du genre, dit-elle en riant.

-Dis moi un truc, souffla Karen après un court moment de pause.

-Quoi?

-Pourquoi tu t'intéresses tant à moi? Lui demande-t-elle pensive.

-Tout le monde a droit au bonheur tu sais, dit elle en lui faisant un clin d'œil. Surtout toi, t'es une fille bien, je le sens.

...........Discussion avec sa meilleure amie...........

-Le jour où je ne serai plus là, je me demande comment tu seras.

-Perdue au fond d'un trou.

-Tu veux arrêter avec tes paroles déprimante? La vie est belle, rebondit!

-Ne me laisse jamais tomber Samy, sinon je tiendrai pas.

-Tout le monde peut te laisser tomber, mais moi jamais...
...........

Samantha, sa meilleure amie, lui avait promis de ne jamais l'abandonner. Juste avant de partir loin d'elle, et de la laisser sombrer dans la dépression...

A suivre...

Trêve de blabla. Next level. Bisou léger💖💮!

Vengeance À Deux VisagesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant