Chapitre 18

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De l'eau ruisselait du dessous du lavabo et s'étendait dans toute la pièce. Encore quelques minutes et c'est la chambre qui serait bientôt inondée.

-J'espère que ce n'est rien de grave, juste quelques boulons à serrer...

Elle retrousse les manches de son pyjama et se met à la tâche. Elle s'empare d'une clé de bricolage qui se trouve dans un tiroir de la salle de bain et se couche sous l'évier pour identifier le problème.
Elle tourne un boulon qui fait mine de se serrer, ce qui stoppe l'écoulement.

-Finalement je ne suis pas si mal que ça en plomberie ! Bon je retourne à ma série.

Dès qu'elle se leva d'entre les tuyaux, de l'eau gicla sur elle et la mouilla de partout. Le boulon s'était desserré et l'eau coulait de plus bel.

-Non mais je rêve! Il ne me reste plus l'appeler...ah voilà...en plus il ne décroche même pas !...Adam, allez, décroche!

Adam regardait son téléphone crépiter sans volonté de le décrocher, puis finalement glissa sur l'option ''décrocher''. Que voulait-elle lui dire pour insister autant ?

-Allô...Commence-t-il assez froidement.

-Au secours! Crie Karen à l'autre bout du fil.

Adam se redresse subitement, et se concentre sur les bruits qu'il entend, inquiet.

-Qu'est-ce qu'il y a Karen, tu as un problème ?

-Viens vite, c'est urgent!

-J'arrive tout de suite.

Ni une ni deux, il saute du banc sur lequel il passe ses journées depuis un moment et marche à pas rapides, limite même cours jusqu'à la chambre qu'il partage avec elle. Arrivé devant la porte, il tient son téléphone si fort que ses phalanges craquent sous l'effet des pulsions qui tendent ses muscles. Il se retient de tambouriner contre la porte, et frappe doucement, juste assez pour que Karen capte sa présence.

-Karen, ça va? Ka...

Elle lui ouvre presque immédiatement la porte, trempée de la tête aux pieds.

-Tu n'as pas de clé ?

-Là n'est pas la question, il y a une urgence non?  Qu'est ce qui se passe ?  Tout va bien, tu fiches quoi? L'assomme-t-il.

-C'est bon, ça va, juste un souci de plomberie. Je ne t'attendais plus, tu n'es jamais là, je doutais de ta venue.

-On verra ça plus tard. Laisse moi voir.

Elle ouvre la porte en grand et le laisse entrer.

-Ah ouais...tout est inondé, dit-il en entrant.

-Tu peux faire quelque chose? Dit-elle inquiète.

-Bien sur. Mais au lieu de m'appeler pour me casser les tympans tu aurais pu le dire au service de ménage, reprend-t-il.

-Il y en a ?

-Tu penses qu'ici se nettoie tout seul?

-Ah bon...Bah cours! Ça a coulé partout! 

-Voyons voir ça...Ahhhhh!

Par imprudence, il trébuche et tombe dans l'énorme flaque d'eau qui se trouve à l'entrée.

-Je te l'avait dit, mais tu es trop têtu toi, haha, dit elle en se moquant.

Son visage se revêt d'une humeur acariâtre et il se redresse, tout trempé, et arrache la clé à Karen, avant de lui aussi fourrer sa tête sous le lavabo. Pendant ses différentes acrobaties, le tee-shirt blanc qu'il portait remonte jusqu'à la moitié de son abdomen, tout le reste étant mouillé. Devenu maintenant transparent, le haut lui colle au corps, épousant à la perfection la mosaïque composée par ses pectoraux imposant sa masculinité. Ce spectacle n'échappe pas à Karen, à qui coule dans la gorge une fine salive résultant du magnétisme que dégage son colocataire.

Vengeance À Deux VisagesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant