Chapitre 41

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Il est  un peu plus de 18 heures.

Dans le véhicule qui transportent les quatre amis, le silence impose son règne. Aurore est assise à l'avant, et a fini par s'assoupir le temps du trajet, une fine ligne de bave s'écoulant de la commissure de ses lèvres asséchées par le vent sec qui fait rage. Bryan, lui, conduit avec dextérité, le visage fixé sur la route, jetant de temps à autres des regards circonspects sur le rétroviseur central pour observer Adam assis à l'arrière. Karen dort déjà sur ses pieds, étendue de pratiquement de tout son long sur la banquette arrière. Il caresse tendrement sa tête, ramenant les quelques mèches rebelles qui s'invitent sur son front à l'arrière de son oreille. Il s'attarde un peu sur son lobe endolori par Dieu sait quelle manigance de Joe, visiblement satisfait que tout ne soit qu'un mauvais souvenir. Bryan les conduit jusqu'à l'immeuble d'Adam, qui porte Karen dans ses bras et monte chez lui avec elle et la fait coucher sur le lit. Epuisé, il se couche à son tour, et, s'emmitouflant confortablement sous la couette contre le corps chaud de sa compagne, se laisse bercer par le vacarme apaisant des cris d'oiseaux de nuit et s'endort.

~Le lendemain matin~

La nuit est vite passée. Et aucun des deux ne s'est réveillé avant que le soleil n'installe carrément son voile d'or sur le campus. Il est 9 heures passées. Karen est réveillée la première. Adam dort encore profondément, malgré le puissance de la lumière du ciel d'un bleu azur qui pénètre à traves l'épais rideau en toile de la chambre . Elle le regardait dormir, la main dans ses cheveux, cheveux dont il avait complètement oublié de prendre soin ces derniers jours. Jadis son bien précieux, la disparition de Karen les avait relégués en seconde priorité.

-Il m'aime donc à ce point...se murmure-t-elle secrètement. Serait-ce possible ? 

Une trentaine de minute plus tard, Adam se réveilla à son tour. Il voyait Karen depuis le lit déambuler dans la petite pièce qui servait de cuisine personnelle aux étudiants, concoctant Dieu sait quoi. Elle semblait chercher désespérément quelque chose, et boitait de la jambe gauche.

-Où est ce qu'il a rangé ce bordel de sucre enfin?!

-En haut à gauche, lui répond-t-il avec la voix atone d'une personne qui vient d'être tirée d'un long sommeil.

-Merci microbe ! 

Il sourit en entendant sa petite voix aigue qui lui avait manquée ces quelques jours de séquestration.

-Qu'est ce que tu fous dans la cuisine ma chérie?

-Attend un peu tu verras.

Elle termine les pancakes qu'elle était entrain de faire et les dépose près de lui. Le regard interrogateur, il regarde le haut qu'elle porte, et le reconnait sans aucune difficulté.

-C'est pas à moi ça? Genre le haut de mon pyjama ? 

-J'avais pas d'autres choix que de prendre ton pyjama, j'avais plus rien à me mettre. A part un caleçon.

-Ce qui signifie..., commence-t-il espièglement en s'approchant de ses lèvres.

Loin d'être dupe de sa sensuelle allusion, elle coupa rapidement un morceau du pancake qui était au-dessus de tous les autres et fourra juste à temps un bout de pancakes dans sa bouche.

-Ca signifie que tu dois manger tout simplement idiot. Oh...T'as le visage couvert de tâchye de sang. Mange, je vais prendre de quoi nettoyer.

Elle prend du coton imbibé de désinfectant qu'elle trouve dans la commode près du lit et l'applique avec douceur sur les parties sanguinolentes de son visage. Mais pendant qu'elle nettoie, elle sent une paire d'yeux peser sur elle et dévisager les moindres contours de son visage, ce qui ne manquait pas de la distraire pour le plus grand plaisir de celui qui lui infligeait ce délicieux supplice.

Vengeance À Deux VisagesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant