Chapitre 25

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-T'es...déjà là ? Dit Karen.

-Ouais, peut être un peu trop tôt même.

Karen lui fit un signe de tête pour lui rappeler que Luke était dans la pièce. Il l'avait vu, et espérait l'ignorer jusqu'à ce qu'il parte. Mais à ce stade là, ce serait beaucoup trop malpoli.

-Bonsoir Luke, dit-il avec une haine visible.

-Bonsoir, répond le concerné, frigorifié par le regard d'Adam.

Agacé, Adam les ignore de son mieux et prend quelques affaires avant de sortir.

-Où est-ce que tu...

C'est un claquement de porte qui répond à la question entamée de Karen.

-Vas..., termine-t-elle quand même.

-Ton mec est assez jaloux, je devrais venir peut être une seule fois par semaine.

-T'y mets pas s'il te plait. Adam n'est pas mon mec. C'est juste mon coloc.

-N'empêche. Il est amoureux.

-Orhhh...pas toi aussi.

-Sérieux! Tu ne vois pas le regard assassin qu'il me lance à chaque fois ? Ouvre les yeux! Il cache trop mal sa jalousie, peut être parce que t'es toujours entourée de mecs.

-Luke !

-Et j'aurai même pu tenter ma chance s'il n'avait pas marqué son territoire.

-C'est moi le territoire?

-Et puis je vois bien que toi aussi t'es amoureuse.

-Mais qu'est-ce que vous avez tous sur ce campus?!

-T'as de la chance que ce soit réciproque, laisse pas passer l'occasion.

Karen soupira, exaspérée, et Luke reprit sa place comme si de rien n'était.

-On continue? Dit -il sourire aux lèvres, fier de l'avoir poussée à bout.

                                 *

Adam est arrivé au gymnase. Il entre dans les vestiaires, furieux contre la terre, contre le monde. Quand il a vu Luke, les mains posées sur les épaules de Karen, à quelques centimètres l'un de l'autre, il n'a pas pu supporter la rage qui l'a envahi soudainement. Il voulut étrangler ce type, raison pour laquelle il a préféré partir. Non, fuir cette chambre. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien lui trouver à ce binoclard, pour qu'il ose la toucher comme il le faisait ? En repensant à tout cela, il plaque violemment la porte de son casier, et y assène un énième coup. La paume et les poings en feu, il réfléchit. Pourquoi il réagissait comme ça pour une fille qu'il appréciait juste? Il n'est quand même pas...amoureux. Si ? Non, pas lui, pas Adam White, on ne s'attache aussi facilement à une fille, sinon c'est être faible. L'amour, c'est pour les faibles. Elle, il l'admirait juste, il l'aimait bien, et la désirait surtout. Et ce désir ne le quittait pas. Il le hantait. Les phalanges souffrant de la rage avec laquelle il serrait son téléphone portable qui, s'il était humain aurait étouffé, il lâche un grognement qui traduit une douleur à la fois morale et physique. Le vrai problème, c'est qu'il ne supportait la voir aimer un autre, chérir un autre, embrasser un autre que lui. Alors qu'il devrait partir bientôt. Mais si tel est le cas, n'est-ce pas l'amour qu'il redoute tant? Encore dans ses pensées, il remarque finalement Bryan, arrêté à l'embrasure de la porte, regardant son ami s'auto torturer, suspicieux.

-Qu'est-ce-qui ne va pas mec ? Lui demande-t-il finalement.

-Ah...Roméo, il y a longtemps que tu es là? 

-Un bout, oui. Assez pour te voir t'engueuler avec ton casier. Qu'est-ce qu'il y a ?

-Rien, c'est la pression du match qui approche, c'est tout.

Vengeance À Deux VisagesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant