New life, new love (- T1 chez les Desert Devils -)

~ Chapitre 6 : Café brulant ~ (**)

~ Chapitre 6 : Café brulant ~

J'entends Sammy derrière ma porte. Il aboie gaiement, renifle le sol au niveau du seuil, puis semble sauter sur la poignée comme pour tenter de m'ouvrir de son côté étant. Il m'a reconnu, c'est sûr.

J'ignore si c'est l'émotion ou le trop plein d'alcool, mais j'ai un peu de mal à glisser ma clé dans la serrure.

— Attend, laisse-moi t'aider, me propose une voix grave tout près de moi alors qu'une main chaude se pose sur mon poignet, puis glisse le long de ma main pour s'emparer de mon trousseau.

Prise au dépourvu car je n'ai pas entendu Louis descendre les escaliers et me rejoindre, j'ai tout juste réussis à ne pas sursauter, mais mon cœur lui est partie au galop dans ma poitrine. Je laisse faire mon beau militaire, qui prend pourtant tout son temps pour effectuer la manœuvre, à moins que ce soit surtout la prolongation de notre rapprochement qu'il vise.

Si Sammy ne nous avait pas bousculés en nous écartant aussitôt l'un de l'autre dès que la porte s'est ouverte, j'aurais sûrement été tenté de savourer encore un peu cette sensation de chaleur qui m'a pourtant fait frissonner en me retrouvant pour ainsi dire coincé entre les bras tatoués de cet homme prévenant.

— Sammy, Afff, on s'exclame quasiment simultanément avant d'éclater de rire quand nos regards se croisent.

Mon chien est déjà reparti à l'intérieur et au bruit d'eau qui éclabousse et le tintement de son collier métallique contre sa gamelle en inox, je comprends qu'il avait très soif.

— Je...

— Tu..., on relance en même temps.

Je me cramponne à ma porte grande ouverte, sans même penser à extraire ma clé de la serrure où elle est toujours logée. Louis se frotte sa nuque, comme s'il hésitait et cherchait ses mots, alors je fini par me lancer.

— Tu veux rentrer boire un café ou autre chose.

Je lui fais mon offre en esquissant un petit sourire timide, jusqu'à ce que je sente mes joues se chauffer quand je réalise comment ma proposition peut être perçue. Certes, il commence à se faire tard, il a bu quelques bières et a un peu de route à faire avant d'arriver au refuge. Enfin, si c'est bien là qu'il se rend maintenant, car au final, j'ignore tout de lui, donc un café me semble tout indiqué, mais autre chose... Pourtant, ce que cela pourrait sous-entendre, même si ce n'était pas fait exprès, me rend étrangement fébrile et je prends conscience que je n'ai pas envie qu'il s'en aille de suite.

— Euh, oui, pourquoi pas, me répond-il avec un sourire en coin avant d'avancer vers moi.

Ses yeux noisette se plongent dans le bleu lapis des miens, puis se mettent à détailler mon visage. J'ai chaud, me sens nerveuse comme une collégienne à son premier rendez-vous.

On ne va quand même pas échanger notre premier baiser sur le pas de la porte, songé-je soudain.

Je finis par me décaler pour libérer le passage et merdouille tellement pour récupérer mon trousseau de clés qu'il finit par m'échapper des mains, quand je réussi enfin à l'extraire de la serrure extérieure.

On se baisse en même temps pour les ramasser. Je constate que Louis a été plus rapide que moi quand ma main, qui tâtonne le sol, se pose sur la sienne.

— Tiens, se contente-t-il de souffler, en déposant le tout entre mes doigts qu'il referme doucement autour et ne lâche pas avant de m'avoir aidé à me remettre debout. 

Je ne sais pas si c'est mon cœur ou mes jambes qui vacillent mais j'ai un peu de mal à retrouver mon équilibre. On est si proche l'un de l'autre que je sens son souffle parfumé au houblon balayer mon visage et la chaleur de son corps traverser nos couches respectives de vêtements et envahir le mien.