New life, new love (- T1 chez les Desert Devils -)

~ Chapitre 10 : Départ précipité, confidences et contrariétés ~ (**)

~ Chapitre 10 : Départ précipité, confidences et contrariétés ~

— Putain, faites chier ! C'est quoi ce bordel ? Je ronchonne en me réveillant en sursaut au bruit d'une moto qui vrombit et de voix qui s'invectivent presque sous ma fenêtre. Il me faut quelques secondes pour réaliser que je ne suis pas dans mon appartement en France, mais chez Katia et Mike aux USA et qu'un crétin à moto vient de me tirer d'un rêve aux débuts érotiques prometteurs qui se sont transformés en cauchemar où la Barjo se cramponnait au bras d'un chasseur viking arrogant. Quel horreur.

Je rabats la couette sur le côté d'un geste rageur, m'extirpe du lit pour voir qui s'amuse à faire gueuler sa moto ainsi et découvre Hunter à cheval sur sa monture rutilante entouré d'un Sniper et d'un Mike gesticulant. J'ignore ce qu'ils se disent, mais au vue de leurs attitudes respectives, j'ai comme l'impression que le premier fait du bruit pour contrer la manière dont les deux autres le chambrent.

En attendant, mon chasseur viking semble clairement sur le point de partir et le frisson qui me parcourt l'échine n'est peut-être pas dû qu'à la fraicheur qui règne dans la chambre et l'absence de tapis sous mes pieds nus.

Tout comme le côté possessif de ma pensée m'étonne, une sensation désagréable au ventre et un pincement au cœur me prend par surprise.

Est-ce dû à ce rêve érotique où il avait le rôle principal, ou à la fin cauchemardesque où la Barjo a repris du service ? A moins que ce soit l'idée qu'il ne me fera plus subir ses allusions à peine voilés sur son désir persistant de vouloir jouer avec moi ? Je m'interroge en passant ma main dans ma crinière indisciplinée. Je devrais être ravie pourtant de ne plus avoir à subir ses expressions de drague à deux balles et son arrogance virile et si masculine. 

Le problème vient peut-être de là, car si je suis vraiment honnête avec moi-même, une partie de moi était non seulement flattée par l'intérêt que ce beau gosse me portait, mais aussi de plus en plus émoustillée en songeant que s'il était resté, il aurait pu pousser le bouchon plus loin et mettre à exécution les menaces que j'ai cru lire dans ses yeux hier soir. Ils semblaient me promettre vouloir faire de moi son amuse-bouche, son plat de résistance et son dessert à la crème fouettée.

Au final, je dois admettre que découvrir son départ sans même un au revoir, ni un regard pour moi, me contrarie.

J'ignore ce que ces hommes se lancent à la figure, mais Hunter à l'air agacé vu le geste très représentatif que sa main en l'air leur présente. Puis son bras retombe et ses épaules s'affaissent. 

Il relève soudain son visage vers ma fenêtre, comme s'il avait senti que je l'observais. Ses yeux trouvent les miens et j'ai l'impression que son regard bleu glacier a cherché à me faire passer un message avant qu'il ne referme sa visière sur un clin d'œil et un air de vainqueur, qui aurait dû m'horripiler mais m'arrache un sourire, camouflé trop tard derrière ma main.

Je rougis violemment quand je réalise que deux autres paires d'yeux me détaillent maintenant, avec un sourire goguenard aux lèvres, alors je recule juste assez pour soustraire à leur vue, ma tenue négligée et mes seins qui pointent de froid. Pour autant, je ne quitte du regard le logo enflammé sur le dos d'un chasseur viking qui démarre sur les chapeaux de roues et finit par disparaitre de mon champs de vision.

Ce n'est qu'en apercevant du coin de l'œil Mandy et Mina poursuivre Sammy à travers le jardin que je me demande pendant combien de temps je suis restée plantée là, les yeux dans le vague, et que je percute enfin que mon compagnon a déserté ma chambre, avant même mon réveil, sans que je ne m'en rende compte.

Enfin, je soupire avec un haussement d'épaules. En voilà au moins un qui s'amuse comme un petit fou et profite pleinement de ses vacances pour se faire de nouveaux amis.