New life, new love (- T1 chez les Desert Devils -)

~ Chapitre 34 : Urgence et nuage sombre ~ (**)

~ Chapitre 34 : Urgence et nuage sombre ~

— Afff ! Chut, Sammy, doucement, tu vas réveiller tout le monde.

Mon chien s'agite, il a beau déjà avoir eu droit à un petit tour pipi, avant même que je n'avale un petit déjeuner, il a compris que j'ai l'intention de ressortir, mais sans lui cette fois, alors il refuse de rester tranquillement couché sur son tapis.

Hunter a fini par me rejoindre un moment après mon échange téléphonique avec Eddy. Il essayait de se faire discret, alors que de mon côté je faisais semblant de dormir pour ne pas avoir à aborder de sujets trop délicats pour l'instant. Vu son état d'ébriété, cela valait sans doute mieux. J'ai pourtant failli me trahir en réprimant à grande peine mon rire en l'entendant jurer à voix basse parce qu'il s'emmêlait les pieds dans son jean et a fini par se déshabiller le cul parterre au pied du lit. Il a rampé ensuite sur le matelas et malgré son manque flagrant de coordination, il a quand même réussis à plaquer son corps chaud contre mon dos. Vu son haleine chargé, ils n'avaient pas trinqués qu'à la bière. Son sexe, habituellement si vigoureux et enthousiaste, a tout juste dépassé le volume d'une demi-molle et ce malgré ses caresses maladroites, ses bisous mal ciblés et ses veines tentatives de frotti-frottons contre mes fesses. Il était devenu clairement incapable de me faire honneur. Avec un tel repère, il ne m'a pas été difficile d'estimer son niveau d'ébriété à l'échelon 4 : seuil critique atteint, le 5 étant celui du coma éthylique. Le verre de trop peut avoir des effets secondaires très embarrassants et celui-là en est un pour un égo de mâle alpha comme le sien, donc ce n'était sans doute pas plus mal qu'il n'en soit pas vraiment conscient.

Avant de sombrer dans un sommeil semi comateux, il m'a quand même marmonné à l'oreille, quelques mots doux, exclusivement en norvégien, enfin je crois, vu mon incapacité à en tirer quelque chose de très cohérent, à part « min » et cette fameuse petite phrase qui ressemblait beaucoup à « Jeg elsker deg » dont je sais maintenant que cela signifie je t'aime. J'ai attendu un moment sans bouger histoire d'être certaine qu'il soit endormi profondément avant de m'extirper d'entre ses bras lourds, mais il n'a pas bronché et a accepté mon oreiller comme pâle substitue.

Il ne s'est pas réveillé quand j'ai fermé les rideaux pour éviter que la lumière du jour ne le prive de quelques heures de sommeil réparateur. Ni pendant que je prenais une petite douche rapide dans la salle de bain attenante. Ni même quand j'ai déposé un grand verre d'eau avec un petit mot et deux aspirines sur la table de chevet une heure plus tard.

J'ai vite compris que son ami indien ne devait pas être en meilleur état que lui vu qu'il a choisi de passer ce qui restait de la « nuit » chez nous, affalé, tout habillé, sur le lit de la chambre d'ami. Sa respiration bruyante s'est à peine altérée quand j'ai effectué les mêmes gestes pour lui, avec les rideaux et le verre d'eau. J'ai été tenté d'enregistre ses ronflement car je crois savoir maintenant à quoi peuvent ressembler ceux d'un grizzly en plein hivernation.

Tout ça a fait que j'ai fini par céder et laissé mon garde du corps bien trop bavard venir avec moi.

— Hello Melly, tu vas quelque part, entends-je une voix m'interpeller à peine je me retrouve dehors.

Andy. Le pompier sexy en personne. Vêtu d'un short de sport et d'un T-shirt auréolé de sueur à divers endroits, trahissant le sacré effort physique déjà fourni, le cousin de Maria me rejoint d'un pas nonchalant, à peine essoufflé et tout sourire, près du pick-up que je comptais emprunter discrètement alors que Sammy s'empresse de lui offrir un accueil des plus bruyants.

— Salut Andy, je me contente de répondre avec un sourire légèrement forcé tout en tirant un peu sur la laisse de mon chien dans l'espoir de tempérer son enthousiasme, avant de détourner mon regard et déverrouiller la portière.