Pendant ce temps, à bord de la frégate, lancée dans sa course effrénée à la poursuite des évadés, les nouveaux arrivés continuaient leur entraînement. De multiples séances d'incubations leur avaient permis, durant les premiers mois de leur long voyage, de découvrir les différentes fonctions et tâches qu'ils auraient à accomplir à bord du FXL350.
La formation virtuelle des cadets venait de s'achever. Elle allait faire place à celle, tant attendue, du pilotage opérationnel des chasseurs en conditions réelles, dans le vide de l'espace. C'est à l'issue de celle-ci qu'ils recevraient leurs ailes, tant convoitées, de pilotes de la fameuse « Cavalerie Spatiale ».
Après avoir appris à résister aux terribles accélérations des tubes d'éjection, les manœuvres d'appontage réel allaient constituer la deuxième étape de leur entraînement... Ils étaient tous impatients de se retrouver enfin aux commandes de leurs appareils ! Cette première mission représentait un énorme challenge pour eux. Les vitesses, ainsi que les angles d'approche exercés durant ce vol, étaient destinés à simuler les diverses situations d'urgence et de combat auxquelles ils pourraient un jour être confrontés.
En effet, lorsqu'elle serait engagée par des vaisseaux adverses, leur frégate pourrait avoir à subitement quitter le champ de bataille, si le besoin s'en faisait sentir. Peu de temps serait alors laissé à son escorte avant qu'elle n'accélère à pleine puissance. Elle atteindrait alors une vitesse bien supérieure à celle de ses petits chasseurs, plus agiles, mais également bien plus lents qu'elle. Il fallait donc que leurs pilotes soient capables de rapidement la rejoindre. Et cela sous de multiples angles et vitesses d'approche.
Nos trois jeunes cadets, accompagnés de l'instructeur qui les amena à bord, se retrouvèrent à leur tour assignés à cette mission. Elle consistait à effectuer plusieurs manœuvres d'appontage en formation, suivies de remises des gaz, pour se repositionner dans un secteur différent afin d'y entamer une nouvelle approche... Ils seraient supervisés durant cette première sortie par nul autre que le Second, à partir de la tour de contrôle, située au-dessus de la piste. Celui-là même qui les avait briefés lors de leur arrivée, il y avait de cela un peu plus de six mois...
Malgré le fait qu'ils aient déjà effectué ce genre de manœuvre des dizaines de fois en simulateur, leur cœur battait la chamade en attendant l'énorme accélération qui viendrait les éjecter hors d'un des six tubes de lancement de la frégate... pour leur premier vol réel dans l'espace intersidéral !
— Bleu 1, prêt au catapultage, s'exprima leur aîné.
– Bleu 2.
– Bleu 3.
— Bleu 4, répondirent-ils en séquence pour permettre au directeur des vols d'armer leurs tubes respectifs.
Ceux-ci s'ouvrirent, laissant entrevoir les étoiles au bout des quatre cents mètres que mesuraient les tunnels d'éjection. Les jeunes pilotes se retrouvèrent cloués à leur siège sous les énormes forces d'accélérations générées par les catapultes. Les quatre minuscules chasseurs furent propulsés vers l'avant de l'immense frégate. Ils étaient semblables aux projectiles d'un gigantesque canon se déplaçant lui-même à une vitesse vertigineuse dans le vide spatial, sombre et déroutant !
— Bleu, positionnement pour appontage secteur avant, ordonna le Second d'une voix métallique et froide. Bleu 1 mènera la première approche.
Les appareils effectuèrent un long virage de 180 degrés, qui leur permit de se rejoindre en formation serrée face à leur vaisseau, qui n'était pas plus grand qu'un ongle à présent. Leur vitesse de rapprochement fit que l'ongle devienne très vite un doigt, puis une main, un bras et finalement une véritable frégate. Son pont était illuminé de multiples lignes de couleurs différentes, destinées à aider les chasseurs à s'aligner durant leur manœuvre.
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Homo Sum 1 : l'éveil de l'humanité (Episode 1 : Fédération)
Science FictionDérivant dans les profondeurs d'un des nombreux univers de la création, un monde sans âme abrite de terribles secrets... Les individus qui en font partie n'y ont plus droit à un nom, ni à une quelconque identité. Ils sont devenus les "ouvriers" de c...