Obsession Mortelle

Chapitre 31

Je me suis effondrée dans le centre commercial, au milieu de centaines de personnes et j'ai supplié Liam de me ramener chez moi. Il n'a pas hésité une seule seconde, il m'a pris dans ses bras et m'a porté jusqu'à la voiture, mes jambes étant incapables de soutenir mon poids après cette horrible annonce. Liam a conduit très rapidement sur la route, peut-être même un peu trop, mais sur le moment je ne m'en souciais pas du tout. J'étais recroquevillée sur le siège, tête contre la fenêtre et mes joues complétement noyées de larmes. 

En rentrant et en me voyant dans cet état, ma mère a paniqué croyant qu'il m'était arrivée quelque chose. Quand Liam lui a expliqué, elle m'a prise dans ses  bras pour me consoler. Elle a remercié Liam, qui est resté un petit moment avec nous avant de repartir. 

Après m'avoir servi un chocolat chaud, dont je n'ai même pas bu une seule gorgée, ma mère est venue s'asseoir à côté de moi. 

- Ma chérie, je sais que tu tenais beaucoup à lui, mais malheureusement ce sont des choses qui arrivent...Un jour où l'autre on y sera tous confrontés. Mais maintenant dis toi qu'il est heureux là où il est. Il est avec sa femme, il a retrouvé son amour éternel, il ne peut qu'être heureux ma chérie, alors il faut que tu le sois pour lui. Il n'aimerait pas te voir comme ça. 

- Je sais mais je m'en veux tellement de lui avoir dit que je passerai le voir pour ne pas le laisser seul en ces temps difficiles, alors que je ne l'ai pas fait, je n'y ai même pas pensé ! C'est complétement sorti de ma tête ! 

- Ma chérie arrête de t'en vouloir, c'est passé maintenant. Tu veux qu'on regarde un film ? 

- Non je n'ai pas très envie... 

- Ca te changera les idées. 

Je me laisse tenter par les chocolats de Noël et les biscuits de ma mère devant un film dont j'ignore le nom. Je crois que très vite, à cause de la fatigue, je m'endors et sombre dans de terrifiants rêves. 

Je suis dans ma chambre et je sens que l'on me regarde, qu'on m'espionne, je sens qu'il y a quelqu'un dans cette pièce, et j'ai beau me retourner dans tous les sens, regarder dans les moindres recoins, il n'y a personne. 

- Je suis là. 

- Qui es tu ?

- Je ne sais pas... à toi de me le dire. 

- Pardon ? 

- Je te vois. 

- Où êtes-vous ?

- Quelque part où tu n'iras jamais chercher.

Je cherche dans les petits endroits comme la panière de linge ou encore sous mon lit, mais toujours rien.

- Je t'entends. 

- J'ai compris !

- Je te sens. 

- Quoi ?

- On ne fait qu'un. 

Tout à coup, je me retrouve en une fraction de seconde sur le canapé à côté de ma mère, qui tient entre ses mains une tasse de chocolat chaud. Les volets de la baie vitrée ne sont pas encore fermés.

- Pourquoi tu n'as pas fermé les volets ? Il fait nuit.

Elle ne me répond pas et reste rivé sur l'écran de la télévision. Mon regard se dirige à  nouveau vers la fenêtre : c'est là que j'aperçois la même silhouette. Tête baissée et capuche remontée, il est face à moi...seulement une vitre nous sépare.