Chapitre 12

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Après avoir discuté une bonne heure avec Sean et Jade, je suis rentrée à la maison retrouver ma mère. En rentrant je pensais qu'elle serait devant sa série habituelle, mais ce n'était pas le cas. Elle était debout devant le plan de travail de la cuisine, devenu blanc avec la farine, en train de faire des petits gâteaux. La musique de noël derrière elle était tellement forte qu'elle ne m'a pas entendu rentrer.

Lorsqu'elle m'aperçoit, elle sursaute et renverse du chocolat à côté du moule. Elle prend aussitôt la télécommande et baisse le son.

- Oh mon Dieu Madison ! Tu veux me faire mourir avant mon heure ?

- Désolée maman, je pensais que tu m'avais entendu. Tes gâteaux sentent super bons en tout cas, hâte de pouvoir les manger.

- Ca ne m'étonne pas !

- J'ai vu Jade et Sean toute à l'heure et ils m'ont dit qu'il allait peut-être neiger.

- C'est vrai, je l'ai entendu aussi à la radio, vu le temps qu'il fait en ce moment c'est fort probable.

- Et j'ai aussi remarqué qu'on avait toujours pas commencé les décorations cette année. D'habitude on les commence presque de suite après Halloween et là on est déjà en décembre... Du coup je me suis dis qu'on pourrait les faire un peu ce soir et les terminées d'ici ce week-end. Qu'est-ce que tu en penses ?

- C'est vrai tu as totalement raison. Tu peux commencer par sortir les cartons de décorations qui sont au grenier si tu veux.

Je suis tellement excitée par cette période de l'année que je jette mes affaires sur le canapé et je me dépêche d'aller trouver ces fameux cartons. J'entends ma mère rouspéter pour avoir mis mes affaires là où elles ne devraient pas être, mais je ne m'en soucie pas.

Quand j'ouvre la porte du grenier, je me retrouve face à une cinquantaine de cartons.

- Mais comment je vais faire pour savoir lesquels sont les bons ?

Je soupire, je n'ai plus qu'à tous les ouvrir.

Au fur et à mesure de mes recherches je tombe sur diverses photos de ma mère quand elle était jeune, avec mon père. Je retrouve aussi d'anciens livres. J'adore les vieux livres, ils sont remplis d'histoire grâce aux différentes personnes qui les ont possédé. Je trouve également des assiettes, qui datent sûrement de plusieurs années vu leur état. Un carton en particulier m'intrigue : il possède la lettre N dessus. Je m'en approche et le soulève pour pouvoir l'ouvrir là où il y a de la place.

Quand je l'ouvre je reste un moment sans réaction, comme si je n'avais plus d'émotions, comme si tout ce qu'il y avait dans ce carton n'avait aucun effet sur moi, alors que c'est tout le contraire. Des balles, des peluches, une laisse et un collier : toutes ces affaires appartenaient à ma chienne Naya. C'était un bouledogue français, elle était si calme et joueuse à la fois. Elle m'a aidé quand j'étais au plus bas. Certains diront que ce n'était qu'un chien, mais elle a été beaucoup plus pour moi. Elle m'a vu sous tous mes états : joyeuse, énervée, triste, déçue... et chaque fois elle était là. J'aurais aimé avoir plus de temps auprès d'elle. Il n'y a pas un jour sans que je ne pense à elle, il n'y a pas un jour où je regrette de ne pas avoir été là le seul jour où elle avait besoin de moi. Un soir d'Halloween, alors que j'étais chez des amies, elle a décidé de partir. Je ne sais même pas si elle a souffert et je m'en veux terriblement d'être allée à cette soirée. Depuis ce jour, je ne fête plus Halloween. Elle est partie l'année où mon calvaire à commencé, je sais que si elle avait été là j'aurais été apaisée et je lui aurais tout dit. Malgré mon regret, je sais qu'elle a vécu une vie heureuse et remplie d'amour. Un jour quelqu'un m'a dit : "Elle a attendu de partir quand tu n'étais pas là pour ne pas te voir souffrir." J'essaie chaque jour de me convaincre que c'est vrai, mais au fond de moi je m'en voudrais toujours.

Obsession MortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant