𝐋𝐢𝐚𝐦.
Recroquevillée sur le siège passager que j'ai allongé au maximum, Lyanor se terre dans le mutisme. Mais elle a beau me tourner le dos, je perçois les méandres de ses pensées, même ses songes les plus profonds.
Ses colocs se sont hasardés à s'interposer en me bloquant l'accès à la sortie. Ce qui, à mon sens, est plutôt rassurant. Et puisque même malade, ma cargaison ne perd rien de sa ténacité à... eh bien à vouloir m'emmerder, disons-le clairement, elle a acquiescé lorsque l'une des filles m'a menacé d'appeler les flics.
La peste !
Il m'a suffi de dégainer mon identité pour qu'ils dégagent le passage. Simple et efficace. Mon nom est un laissez-passer. Leurs yeux exorbités ont ensuite entamé un ping-pong entre une Lyanor, dans mes bras, et moi. Il faut dire que le tableau a de quoi surprendre.
Et sidéré, je le suis aussi. Lyanor est fiévreuse comme de la lave en fusion, je mettrais ma main à couper qu'elle n'a pas pris la peine de consulter un médecin avant d'aller hiberner sous ses couettes. Sciant mes pensées, elle se remet à tousser. Je m'attends à la voir expulser ses poumons sur le pare-brise. Quand elle réussit à calmer sa toux sèche et caverneuse, le sifflement dans sa respiration n'augure toujours rien de bon.
— Lyanor ça va ? Tu veux que je m'arrête ?
Avant qu'elle ne me réponde, je ralentis et me déporte sur la bande d'arrêt d'urgence.
— Je veux... sortir. Ramenez-moi... chez moi, émet-elle laborieusement.
Voilà, qu'est-ce que je disais ? Elle va me rendre cinglé. Merci Ethan !
— J'ai bien compris que tu cherches à tout prix à limiter ton espérance de vie dans cette ville mais non, je ne vais pas te laisser sortir à pied sur la voie rapide ! tonné-je en accélérant de nouveau. Et non, je ne te ramène pas chez toi. Tu sais ce qu'il va se passer si tu ne te soignes pas ?
— Ce sera toujours... moins douloureux que de vous supporter, jargonne-t-elle.Elle n'arrête donc jamais ?
Sa toux reprend, plus vivement que précédemment.
Je pourrais la laisser là après tout, mais ce serait encore ma faute si elle se cassait un ongle... Et je ne suis pas un tel connard malgré ce qu'elle pense.
La faute à qui ? se moque ma conscience.
Elle ne me décroche pas un mot de plus le reste du trajet, se contentant d'expectorer ses bronches et de marmonner des paroles inintelligibles. À cause de la fièvre, sûrement. Avant d'arriver chez moi, je passe un appel à Ethan. Son téléphone étant pratiquement greffé à sa main, il décroche avant même que la sonnerie ne retentisse dans l'habitacle.
— Heureux de constater que tu es toujours en vie, se moque-t-il à travers le combiné.
Moi je le suis, mais elle... elle ne rayonne pas de santé. Plutôt de sarcasmes.
— Il faut que tu me rejoignes chez moi. Rapidement.
— Si elle t'a griffé je te préviens tout de suite, Liam, je n'ai aucune intention de jouer les infirmières pour ta gueule de con.La malade glousse de la connerie de mon meilleur ami, puis s'étouffe au bout de trois secondes chrono.
— Elly... ? C'est toi ? Merde Liam, qu'est-ce que tu as encore foutu ?!
— Calme-toi Dr House en toc ! Je n'y suis pour rien. Je l'ai trouvée comme ça chez elle. Ramène-toi ! sifflé-je avant de raccrocher pour entrer dans le parking souterrain.Il fait une chaleur insupportable dans cette voiture. Et ce n'est pas que dû au chauffage que j'ai mis à fond pour qu'elle cesse de grelotter comme si elle était en maillot de bain dans une tempête de neige en Sibérie. Je brûle de l'intérieur, soumis à une fièvre qui, je l'espère, sera aussi vite endiguée que la sienne.
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Devious BOSS | Œuvre intégrale
Romance[Romance Enemies To Lovers ∞ Slow burn ∞ romance psychologique *** Dominateur, arrogant, sexy. Insupportable ! Un nouveau boss incompétent qu'elle déteste passe encore, mais découvrir que sa vie n'est qu'un mensonge, c'est la goutte d'eau ! Fraîchem...