𝟗 - 𝐒𝐨𝐮𝐦𝐢𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧

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𝐋𝐢𝐚𝐦.

— Et enfin, pour répondre à votre question silencieuse que même un sourd entendrait sans mal, je suis là pour faire ce que vous attendez de moi.

Tout en libérant ses dernières paroles, Lyanor laisse nonchalamment glisser son peignoir de soie au sol, sans rompre notre contact visuel. Elle ne veut rien rater de ma réaction, comme s'il y avait le moindre risque qu'elle puisse être autre chose qu'un allumage de feu boosté à l'alcool fort. Ses billes vertes pétillantes d'audace paraissent prendre ma température corporelle en sondant au plus profond de mon âme luxurieuse. Jusqu'à tenter de ressentir la chaleur des braises de mon désir. Mes yeux voguent sur la mer agitée que va sous peu devenir son corps.

Et putain... c'est quoi ce truc qu'elle porte, encore ?

Je l'examine avec minutie, pour être sûr d'avoir bien vu... et déconnecte, grillé.

Si c'est un rêve, je ne veux surtout pas me réveiller. Et tant pis pour les draps ! Je suis le bouchon d'une bouteille de champagne secouée depuis des semaines, sous une pression rarement égalée, prêt à sauter. La tension qui m'anime est pire depuis qu'elle vit ici, et ce en dépit de son entêtement à m'éviter. Alors si elle s'imagine pouvoir se pointer jusqu'à ma chambre juste pour m'allumer et repartir indemne avec un de ses fameux sourires de peste, j'espère qu'elle est prête à jouer à cache-cache. Je connais chaque recoin de ma baraque, elle ne pourrait pas m'échapper.

J'ai l'air d'un putain de prédateur, alors que ne suis que la proie...

L'atmosphère vient de gagner vingt degrés au moins, je sens mon palpitant accélérer alors que je ne bouge pas, mon liquide céphalo-rachidien s'évaporer tant mon cerveau surchauffe. On oublie l'alcool comme accélérateur, c'est au kérosène qu'elle vient de déclencher l'incendie. Et puis... si un sourd est capable d'entendre mes pensées les plus intimes, un malvoyant verrait dans le noir la silhouette de déesse qui vient d'apparaître sous mes yeux, et pourrait courir porter plainte pour attentat à la pudeur. Elle commet ici au moins deux crimes : avoir un corps pareil, et venir m'exciter habillée comme ça.

Quoi que, habillée n'est pas le terme adéquat. C'est tout le contraire. Ce truc est si fin que je distingue chaque détail des aréoles de sa poitrine ronde qui pointe fièrement vers moi. Je mettrais ma main à couper que si je dévie mon regard curieux entre ses cuisses, je serai à-même de deviner son style d'épilation.

Mon membre au garde à vous se rappelle à mon bon souvenir; me signifiant qu'il est en tout point d'accord avec les pensées salaces et dévergondées qui traversent mon esprit bouillonnant. Et il y en a ; beaucoup.

À rendre vert de jalousie un patron d'orgies.

J'avance de deux pas vers Lyanor pour qu'elle recule sans ciller. Elle répond à mon empressement par un sourire narquois suintant la suffisance, m'ordonne d'une impulsion des deux mains, sur mon torse, de stopper mon entreprise. Je commence à la connaître – même si elle croit le contraire. Elle a quelque chose en tête. Ses doigts tracent des arabesques électrisantes à travers mon t-shirt, remontent sur mes obliques. J'en ressens la douce brûlure jusque dans mon boxer.

Doucement, là-dedans. Chaque chose en son temps.

J'avance encore, elle recule, la bouche entrouverte, séductrice à son paroxysme. Sa langue rose me nargue, provoque la bête qui ne demande qu'à rugir. Cette peste joue avec moi faisant grandir mon excitation tout autant que ma queue gonfle rageusement de désir. Son petit jeu me rend fou pourtant, elle ne semble pas savoir que ce n'est pas une bonne idée, ni à quel point elle est bandante. À quel point j'ai envie d'elle, et pas que depuis deux minutes. À quel point je ne sais plus ce qu'il m'arrive depuis que je la connais.

Devious BOSS | Œuvre intégraleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant