𝐄𝐥𝐥𝐲.
— Tu ne réponds pas Elly ?
— Non.
— Pourquoi ?Parce que c'est lui.
Le Lucifer voleur d'âme et incendiaire de corps. Le diable qui ne l'est plus vraiment.
— En plus de devenir une new yorkaise, tu veux te reconvertir en secrétaire ultra-sexy ? fais-je faussement dubitative.
Je coupe la sonnerie de mon téléphone pro, lui agite l'appareil sous le nez pour rappeler que je suis en congé et que j'ai le droit de sécher les appels – même ceux du PDG –, puis fourre le mobile KMC dans mon sac à main. Tout au fond, comme si ce simple geste pouvait me permettre de l'oublier lui. Le répondeur fera son travail.
À force de le vouloir très fort, peut-être qu'un jour, juste une fois, une heure ou rien qu'une minute, ma tête me fera une fleur : cesser de tout conserver, archiver, et me rebalancer des images, des sons, des douleurs à la moindre occasion, au moindre déclencheur.
Amélia hausse les épaules puis balance sa longue chevelure de feu en arrière d'un mouvement de main exagéré. Ceux qu'on ne voit normalement que dans les publicités. Une vocation de mannequin pour shampoing lui tend peut-être les bras.
Aux aguets du moindre son provenant de mes téléphones, Mélia fait son possible pour m'apporter son soutien, quitte à rugir si quelqu'un qui ne doit pas me contacter transgresse encore cette interdiction. J'aime ma meilleure amie. Mais lorsqu'elle me fixe comme ça, avec ses yeux qui veulent dire « c'était bien tenté, mais ton compliment ne pourra pas détourner mon attention », ses lèvres retroussées d'un sourire facétieux, je l'aime beaucoup moins.
Faux. Mais chut.
— Tu deviens puérile, commente-t-elle après avoir fait claquer sa langue sur son palais. C'était Liam, pas vrai ?
— Tu deviens cucul-la-praline, riposté-je pour contrer son air fier de madame J'ai Tout Compris. Et je ne te parle même pas d'Ethan, l'amour vous ramollit, les gars. Deux Chamallows laissés en plein soleil, je te jure !La répartie était enfantine mais atteint mon but. Son visage se farde d'un beau rouge bouche-à-incendie fraîchement repeinte. Un infime instant, je frôle du doigt ma victoire. Puis la vois me passer sous le nez.
En pause au milieu du boulevard, Mélia ouvre et ferme plusieurs fois sa jolie bouche.
— Je n'ai... je n'ai jamais dit que j'étais amoureuse, baragouine ma rousse favorite.
Puis elle tilte, plisse les paupières avant d'écarquiller ses yeux-mitraillette, poings sur ses hanches. Je suis sa cible à bout portant.
— Lyanor Johnson, je vois clair dans ton jeu ! Tu croyais m'avoir si facilement ?
Coupable Votre Rousseur.
— Tu ne m'appelles Lyanor que lorsque l'heure est grave. Alors accouche de la grosse guimauve à la praline que tu me couves depuis des jours avant d'arriver à la prochaine visite, s'il te plaît.
Et pour le plaisir de la revoir piquer un fard dans sa petite robe d'été bleu canard, j'ajoute :
— Ne t'en fais pas pour le passage, vu les séances de galipettes à votre actif que vous cumulez, tu ne risques pas de finir aux Urgences pour une épisiotomie.
Moi aussi, je sais faire des allusions salaces, ma vieille.
Je suis une garce, parfois.
Elle m'a tout appris.
Les bras croisés, j'attends sagement qu'elle admette que j'ai raison ; et qu'elle ferme sa jolie bouche grande ouverte, maquillée d'un rouge cerise canon.
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Devious BOSS | Œuvre intégrale
Roman d'amour[Romance Enemies To Lovers ∞ Slow burn ∞ romance psychologique *** Dominateur, arrogant, sexy. Insupportable ! Un nouveau boss incompétent qu'elle déteste passe encore, mais découvrir que sa vie n'est qu'un mensonge, c'est la goutte d'eau ! Fraîchem...