Devious BOSS | Œuvre intégrale

4 - 𝐏𝐞𝐫𝐩𝐞́𝐭𝐮𝐢𝐭𝐞́

Rappel : je republie actuelle le tome 3 dans sa version 2022

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𝐋𝐢𝐚𝐦.

— Liam ? Tu es prêt ? me demande Lyanor, depuis le vestibule de notre suite.

Est-ce que je le suis ? Probablement plus que jamais, même si ma chemise blanche, partiellement boutonnée, n'est pas de cet avis.

— Liam ? Tu m'as entendue ?

— Oui. J'arrive dans une minute, réponds-je par l'entrebâillement de la porte de la salle de bains.

Machinalement, j'enroule mes manches jusqu'aux coudes pendant que mon esprit remonte la pellicule des dernières semaines. Lyanor est partout, même dans ses absences, ses silences, ses rires étouffés et ses regards chargés de promesses vengeresses. Lyanor est là depuis le premier jour, même quand je cherchais à fuir, la faire fuir, me haïr, aveuglé par un passé qu'il me fallait archiver. Chacune des images porte à présent son sceau, tous ces hier qui nous ont conduits à aujourd'hui, à ce séjour que j'aimerais pouvoir prolonger à l'infini au lieu de devoir rentrer à New York dans trois jours. Je m'ébroue lorsque des images plus érotiques les unes que les autres prennent tout à coup un peu trop de place, jusqu'à faire s'agiter mon deuxième cerveau, dans mon pantalon en lin.

Chaussures aux pieds et érection contrôlée, je rejoins l'unique femme qui a su me donner envie de quitter ma tour de verre et d'acier.

— Tu es certain qu'on ne peut pas plutôt passer la soirée ici ?

— Tu me répètes ça tous les soirs. Et non, pas ce soir.

Occupée à pianoter sur son téléphone, elle suspend ses gestes au-dessus de son écran pour relever son beau visage vers moi. Ce que j'éprouve à chaque fois qu'elle me regarde de cette manière est indescriptible. En peu de temps, Lya est devenue l'air indispensable à mes poumons. L'éclat dans ses iris jade, la lumière vitale à mon jour. J'amorce un pas vers elle en observant le désir illuminer ses yeux. Lorsque j'agrippe sa lèvre inférieure de mon pouce puis dépose un baiser appuyé sur ses lèvres au goût vanille, nous ne respirons plus. Le temps s'étire dans un baiser passionné, le genre de baiser qui laisse peu de place à ce que j'éprouve pour elle. Secrètement, j'espère ne pas être le seul à avoir succomber.

La foutue vibration de son téléphone nous oblige à nous séparer.

— Mélia ? vérifié-je distraitement.

— Perdu.

— Neve ? supposé-je légitimement, vu le nombre de messages que ma cousine lui envoie toute la journée.

Une histoire d'accessoires à créer pour les nouvelles tenues de ma filleule. Lya était aux anges de pouvoir gérer une partie de la garde-robe de la fashionista qu'est en train de devenir Ivy. En ce qui me concerne, ses sourires quand elle me parle de sa passion pour le design, la couture et tout ce qui touche à la mode valent tout l'or du monde.

— Le soleil vous rouille, Monsieur Kavanagh, élude-t-elle ma question.

— Plutôt mes nuits trop courtes, mademoiselle Johnson. Figurez-vous qu'une certaine jeune femme et moi avons des semaines d'abstinence à rattraper.

— Des semaines ? s'étonne-t-elle, badine. Tant que ça ?

— Pour être parfaitement honnête avec vous, annoncé-je contre sa bouche, j'ai eu envie d'elle la première fois que je l'ai vue.

— Alors pour être parfaitement honnête, je crois que moi aussi.

Nouvelle vibration. Même ici, on n'est jamais tranquilles.