Devious BOSS | Œuvre intégrale

𝟐𝟕 - 𝐋𝐞 𝐯𝐫𝐚𝐢 𝐝𝐮 𝐟𝐚𝐮𝐱.

𝐄𝐥𝐥𝐲.

— Je ne vois pas Elly, pas ici du moins, tout est là. Je connais la plupart des fiches par cœur maintenant ! Branche-moi sur une imprimante et ma tête te sortira les documents sans aucune erreur !

Aaron gesticule pour me faire sourire. Mon humeur anxiogène m'empêche de trouver du risible dans cette situation devenue absurde, mais loin d'être drôle.

— Je... je ne comprends pas, m'excusé-je, désorientée. C'est la première fois que ça m'arrive.

C'est ce qui me perturbe le plus. Ma tête est d'habitude infaillible, c'est mon super pouvoir à moi. La plupart du temps, j'en veux à ma mémoire d'être trop développée mais dans mon boulot, c'est un atout.

C'était.

— J'étais tellement sûre de moi, soupiré-je, dépitée de la perte de temps générée par ma faute. Une part de mon cerveau refuse toujours d'admettre qu'il a eu tort, mais il s'est trompé, c'est tout.

— Ce n'est pas grave, Elly, me dit gentiment Ethan.

Il passe un bras autour de mes épaules avant de m'embrasser la tempe, négligeant que nous ne sommes pas seuls. Je me tends perceptiblement. Aaron sait que nous sommes amis bien entendu, puisque c'est par moi qu'Ethan a rencontré Amélia, mais ce geste intime révèle à quel point nous sommes devenus proches ces derniers mois. Nous avions, jusqu'à cet instant, usé de discrétion dans les locaux. Personne chez KMC n'a à connaître la nature de notre relation personnelle.

— Détends-toi, Elly. Tu as confiance en Aaron et moi aussi. Il ne va pas crier à tous les étages que j'ai de l'affection pour toi.

Mon collègue confirme, puis enchaîne :

— Bon, on fait quoi alors, Ethan ?

— Ce qu'a dit Liam : on va à ce dîner. C'est une aubaine que l'invitation de ce soir vienne du clan Campbell, ils sont à dix mille miles d'envisager qu'on a des doutes.

— Des doutes à cause de moi. Je ne voudrais pas que vous passiez à côté d'une opportunité. Est-ce qu'on ne pourrait pas filer le dossier à un spécialiste ? Allonger nos délais de réflexion ?

— Liam a déjà consulté quelqu'un, c'est bien pour ça que nous étions à Atlanta. Toutefois en si peu de temps, personne ne fera de miracles.

J'en suis consciente, mais l'idée de leur faire foirer cette affaire pour rien m'angoisse.

— Liam et moi avons confiance en toi, formule-t-il pour faire cesser ma crise de culpabilité qu'il sent poindre. Je sais que c'est confus dans ta tête mais nous finirons par trouver ce qui coince.
— Mon cerveau pense avoir vu d'autres chiffres, mais tu vois comme moi qu'il n'y a rien d'autre que tout ça ! lancé-je en désignant les dossiers éparpillés.

— Pour ce que ça vaut, renchérit Aaron, je me range du côté de Liam et Ethan.

— N'ayez pas trop confiance en moi en ce moment... riposté-je en plantant mes yeux dans les siens.

La fatigue affaiblit mon jugement, je suis aussi éreintée physiquement que mentalement. Je malmène ma mémoire pour trouver mes réponses et ne plus penser à rien d'autre, en particulier à un brun aux iris océan que Mélia défend coûte que coûte. J'ai vraiment envie de lui accorder ma confiance pour autre chose qu'une partie de sexe. Le problème est qu'il ne me facilite pas la tâche.

Ethan se lève pour enfiler sa veste de costume anthracite et déclare :

— Tu ne nous as jamais donné de raison de douter de toi.

— Il faut un début à tout.

— Arrête d'être si dure avec toi-même Elly, me glisse encore Aaron.