Devious BOSS | Œuvre intégrale

𝟑 - 𝐓𝐨𝐦𝐛𝐞𝐫 𝐥𝐞 𝐦𝐚𝐬𝐪𝐮𝐞.

𝐄𝐥𝐥𝐲.

Je ne sais pas à qui je dois en vouloir. Ou qui je dois remercier. Tout est confus, chamboulé. La providence ? L'adversité ?

Je ne suis jamais de retour avant 19 h 00, minimum. J'ai pour habitude de faire un détour par la supérette, ou à la librairie du coin. Ce soir, rien ne s'est déroulé comme à l'accoutumée, à croire qu'il fallait que je découvre l'horrible vérité. Aujourd'hui.

— Vas-y ! Encore... geint fort la brune, de dos.

À califourchon sur mon dorénavant ex-fiancé, dans notre ex-lit où nous aurions probablement fait l'amour plus tard, pour fêter nos retrouvailles, une métisse aux longs cheveux brownie se déhanche frénétiquement. La dévergondée hurle son plaisir, en écho aux obscénités que Cooper lui balance sans vergogne. Je me retrouve tétanisée, médusée d'entendre Cooper parler ainsi. Car au-delà du vocabulaire salace employé, il me dévoile sans le vouloir beaucoup plus que cette vulgarité que je ne lui connaissais pas.

— Oh oui c'est une bonne petite chienne que j'ai là ! T'es une petite salope ma chérie, tu le sais ça ?

— Je suis ta salope à toi Coop... uniquement à toi. Baise-moi plus fort !

Je. Vais. Vomir.
Ou le tuer.
Mais quel minable !

« Coop ». Il déteste pourtant que quiconque l'appelle ainsi. Exceptée Miss Salope, apparemment. Le ballet continue, agitant le grand-huit dans mon estomac. Mister Infidèle la fesse d'un geste leste. Sa maîtresse le supplie de continuer, crie qu'elle aime ça. Je tente d'esquisser un mouvement, j'en suis incapable. Je veux dire quelque chose, ma gorge est nouée. Mes pensées s'entrechoquent, cherchant une explication à ce qui n'en mérite pourtant pas.

— T'as plutôt intérêt.
— Je ne suis rien qu'à toi, mon amour, pantèle-t-elle dans une plainte qui la rapproche du précipice.
— Mais tu vas être punie pour m'avoir laissé seul toute la semaine. T'as été une vilaine fille, Betty, et tu sais ce que je fais aux vilaines filles, n'est-ce pas ?

Betty.

Sonnée, je me demande si je ne suis pas en pleine hallucination. Visuelle. Auditive. Si cette journée ne serait pas simplement un cauchemar. Tomber des nues fait mal. Très mal.

— Oui... Ouiii ! Tais-toi. Après...

S'agrippant violemment à sa chevelure ondulée, Cooper la ramène contre son visage. Ma paume à plat sur le bois de la porte, je lutte pour regagner le contrôle de ma motricité. Je me sens mal, si mal. Le monde s'est arrêté de tourner.

— Nous étions d'accord... si je pars, tu pars aussi !
— J'avais des... rendez-vous Coop ! se justifie-t-elle, hors d'haleine. Ça fait... trois ans que je te suis... partout, mais j'ai... quand même un boulot.

STOP ! me hurlé-je dans ma tête, tandis que les doigts de ce minable porc cocufieur s'infiltrent dans le sillon fessier de sa cavalière. Le halètement d'extase qu'elle lâche me percute de plein fouet.

De l'air, j'ai besoin d'air.
Et d'un seau, je vais vomir.

Le voir fourrer ses doigts là, alors que la fille est à deux doigts – sans mauvais jeu de mot – de l'orgasme. C'est trop. Mon cœur s'est mis à battre si fort que je crois une seconde qu'ils vont finir par l'entendre. Dans un état second, je décide de faire demi-tour, mais mon corps n'est toujours pas d'accord. A-t-il senti que la suite allait être aussi intéressante que destructrice ?

— T'as pas besoin de bosser. Brittany et Gérald savent très bien que d'ici peu, tu ne feras plus partie de leurs effectifs. J'ai encore eu cette conversation avec eux il y a quelques jours. Tu peux venir avec moi autant que tu le veux. Autant que JE le veux. Et c'est ce que je veux, bébé...