chapitre V

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BARRE CHOCOLATÉE ET MONOPOLY

ANGELICA
Lorsque je me réveille, je suis toujours blottie contre Daryl qui caresse mon dos d'une manière rassurante. C'est étrange mais j'ai ce sentiment déroutant d'être en sécurité quand il est là. La voiture ralentit, signe que nous sommes de retour à Alexandria. Malgré l'incident de la fin, nous rentrons les bras chargés de vivres. J'attrape mon arbalète et m'en vais comme une voleuse dans un coin isolée. J'ai besoin de solitude pour me recueillir quelques instants.

Je m'assieds au pied d'un arbre et joue avec lassitude à faire ricocher des cailloux entre eux sur le sol, tout en dirigeant mes pensées vers ma famille. Rester ici à penser qu'ils sont tous à l'état de morts, revenus à la vie me glace le sang. J'en ai ras le bol de rester ici les bras croisées, sans savoir ce qu'il est advenus de ma famille. Mais je ne peux même pas rentrer toute seule à la Colline, je ne connais pas le chemin. Je dois demander de l'aide à Daryl mais si je fais ça, je n'ai d'autres choix que de lui expliquer ce qu'il s'y est passé. Mais je n'ai pas envie de déballer mon sac, pas mon genre.

Une voix enfantine me fait sortir de mes pensées.
-«  hey ! »
Je me retourne vers la voix et aperçois une fillette dans ma tranche d'âge, sûrement un peu plus âgée avec des cheveux bruns et longs, une petite tresse à l'avant de sa tête recouverte d'un chapeaux de shérif. Elle a une chemise à carreaux et un colt python accroché à la ceinture. Insociable que je suis, je détourne la tête et grogne pour toute réponse en espérant qu'elle reparte comme elle est venue.
-«  t'es G non ? Je suis Judith. Judith Grimes. Tonton Daryl m'as parlé de toi. » persiste t'elle en souriant.
-« Tonton Daryl huh ? 'xcuse moi la fille du shérif mais j'ai pas envie d'causer. » marmonnais-je.
-« Tu n'es pas obligée d'être désagréable tu sais. » me dit Judith en posant sa main sur mon bras. Je me dégage d'un mouvement brusque.
-« Sinon quoi ?! Tu vas l'dire à ton papa ? » répliquais-je d'une voix niaise. Je tourne les talons en fulminant de rage et vais m'assoir plus loin au pied d'un autre arbre. Enfin seule. Mais elle reviens à la charge à mon plus grand désespoir. Putain elle vas pas me lâcher celle-là ?!

Judith sors une barre chocolaté et la casse en deux. Elle me tend la moitié, je la dévisage, elle est barge ou quoi ? Je viens de l'envoyer chier au moins trois fois !
-« Prends là. C'est pour toi. »
Je l'attrape et grogne un semblant de remerciement, elle se met à rire, je la dévisage une nouvelle fois.
-« T'as bouffé un clown ou quoi ? qu'est ce qui te fais marrer ? » pestais-je.
-« Tonton déteint sur toi, vous êtes de vrais cromagnons. » s'égosille t'elle. Sa remarque me fait pouffer malgré moi, mais je me renfrogne j'aime pas qu'elle l'appelle Tonton putain !
-« J'te laisse. Merci pour... eum. »
-« C'est rien ! On se voit plus tard. »
-« Ouais c'est ça... » marmonnais-je en me relevant.

Je me dirige d'un pas décidé dans la maison de Daryl, avant que Judith ne m'interrompe dans mes pensées, j'avais pris la décisions de lui déballer ce qu'il y avait à savoir, ni plus ni moins. Lorsque je franchit le seuil de la porte il se précipite sur moi et commence à gueuler. Fait chier j'avais pas pensée à ce détail.
-« T'étais où putain !? Tu m'as foutus les j'tons ! J'tai chercher partout j'ai crus qu'il t'étais arrivé quelque chose ! » s'énerve t'il en pointant un doigt accusateur sur moi, le visage déformé par la colère.
-« Qu'est ce que ça peut te faire de toute manière ?! J'étais partis respirer parce que j'en avais besoin et après j'étais avec Judith, tu veux que je te fasse une attestation la prochaine fois !? » braillais-je à mon tour.
-« Fait gaffe à comment tu me parles ! » aboie t'il.

C'est vrai qu'avec sa hauteur et sa carrure imposante face à mon mètre vingt, quand il me cris dessus comme ça, je ne peux que faire profil bas. Mais cette fois-ci c'est différent. Je suis tellement aveuglé par la colère, que je ne cille pas une seule seconde.
-« Tu sais quoi ?! J'ai un scoop ! T'es qu'un connard ! Maintenant fiche moi la paix, je rentre chez moi et j'veux plus jamais voir ta tête de con, même pas en portait ! » m'emportais-je en criant tellement fort que je m'en fit mal à la gorge, un éclair de colère traversa ses pupilles faisant rouler des larmes sur mes joues. J'ai perdu tout ce que j'avais et je me retrouve seul face à ce type bourru qui ne sait que crier quand il est énervé. Je grimpe les escaliers à toute vitesse, je m'arrête en plein milieu pour lui crier une nouvelle fois dessus.
-« J'aurais préféré mourir comme une merde dans la forêt que croiser ton chemin ! » m'écriais-je avant de remonter en courant.
-« T'AS PAS L'DROIT DE DIRE ÇA ! REVIENS ICI TOUT DE SUITE ! ANGELICA ! »
Mon cœur rate un battement, comment il connaît mon nom celui là ? Je me retourne lentement vers lui, laissant les larmes dévalés mes joues. Je vois à son visage, la panique qui a remplacé la colère.
-« Comment tu viens de m'appeler ? » bafouillais-je entre les larmes.
-« X'cuse moi... tu... tu l'as dis dans ton rêve. »
Je fronce les sourcils, étonnée d'avoir causé de moi même dans mon rêve.

Je redescend les escaliers doucement et cours dans ses bras en pleurant toutes les larmes de mon corps dans sa pauvre chemise. Il me serre dans ses bras, me laissant extériorisé de nouveau toutes mes émotions.
-« Désolé... J'suis à fleur de peau en ce moment... »
-« C'est déjà oublié gamine. J'aurai pas du t'en mettre plein la tête. Bon tu vas m'dire c'qui te tracasse ou tu vas me laisser mariner encore longtemps ? »
-« Non justement je voulais t'en parler en rentrant. » fis-je en reniflant. Daryl me soulève et me dépose sur le canapé, il s'assied sur l'accoudoir de celui-ci attendant nerveusement des explications. Il ronge ses ongles frénétiquement, en me scrutant avec attention.
-« Ma maison a été attaqué, j'ai réussis à m'échapper mais ma famille, je ne sais pas si ils sont... enfin si ils sont... » sanglotais-je.
-« Jt'emmène demain matin, tu sais comment y aller ? »
-« Non. Ça s'appelle la Colline, peut-être que ça te dis quelque chose ? »
-« Mmm. Vaguement, je connais le chemin t'en fais pas pour ça. Rick, Abe sa frangine et moi on dîne chez l'shérif et Mich' ce soir, si ça te dit rien j'te fait un truc à manger et j'te r'joins après. »
-« Non, j'ai pas envie de rester seule. Je t'accompagne. »
-« File prendre ta douche, on s'barre d'ici une heure. »
Je m'exécute et monte à l'étage pour me laver. Que d'émotions je déteste ça ! J'ai eu mon cota de crises de larmes pour les trois prochaines années et je n'exagère rien.

Une fois que je suis toute propre, je m'enroule dans une serviette et j'enfile des habits neufs que Carol m'as gentiment donné. Ils sont un peu trop enfantin pour moi mais ça fera l'affaire. Je redescend après avoir peigné mes longs cheveux châtains. Quand je descend Daryl est déjà en pleine discussion avec la fratrie Ford.
- on attendait plus qu'toi petite. Tu te magnes le train ou quoi ? Rigole Abraham.
- c'est bon j'suis prête !
- en route mauvaise troupe ! Lance le rouquin.
Daryl referme la porte derrière nous et nous arrivons en traversant quelques rues, chez le shérif. C'est sa petite amie qui nous ouvres : Michonne. Je fais sa connaissance, puis je rencontre Carl, le grand frère de Judith il doit avoir vingt-cinq ans. La fille du shérif arrive suivie de son père pour nous accueillir, elle propose qu'on fasse un Monopoly avant de passer à table. Cette idée m'enchante, j'ai seulement jouer au dominos avec Jacob et Jesus. Jacob était un as en la matière, il gagnait chaque manche et je sais bien que les rares fois où je l'ai battue il me laissait gagné parce qu'il savait oh combien j'étais fière d'être plus forte que lui.

Vu qu'il n'y a que quatre pions, on décide de jouer en équipe. Après avoir fait débat sur les équipe de deux, je me retrouve avec Judith, Michonne et Carl sont ensemble, Rick est avec Daryl et Kira est avec son grand frère. Après avoir rappeler les règles à tout le monde, on s'installe sur la table basse du salon et on entame une partie. Jude et moi gagnons haut la main.
- putain elles nous on rafler tout le pognon les gamines ! Râle Daryl.
Le shérif et ce dernier sont complètement fauchés, Daryl peste contre tout le monde ce qui alimentent nos éclats de rires. On est tellement fière qu'on agite les billets colorés devant ces yeux, il s'énerve et tout le monde se moque gentiment de lui. J'ai même créer un signe de victoire avec Judith, finalement je m'entend avec elle comme si je la connaissais depuis toujours. Je vois la grande sœur que je n'ai jamais eu en elle.

La soirée se déroule dans les éclats de rires, les Fords on fini deuxième, Michonne et son meilleur ami troisième et vous connaissez déjà l'équipe qui a finît fauché. Au moment de passer tous à table, quelqu'un toque à la porte. Une jeune femme qui a un carré brun rentre dans la maison en souriant, elle a un ventre tout gonflé de fin de grossesse. Lorsque Carl s'avance vers elle pour l'embrasser je comprend qu'il va bientôt devenir père et que Judith va devenir tante. Rick salue chaleureusement sa belle fille et rajoute un couvert. Je fait donc la connaissance de Enid. Tout le monde mange avec appétit le délicieux plat de Michonne et rigole des conneries d'Abraham qui a forcé sur la bouteille de vin rouge.

DARYL
Vers minuit, nous saluons tout ce petit monde et j'emmène la petite se coucher. Sur le chemin du retour j'ai le cœur secrètement lourd que sa mère n'ai pas été présente à ce dîner de famille, elle avait amplement sa place auprès de nous et elle la lui a été enlevée de la pire des façons. La gamine va se pieuter dans mon lit et j'essaye de la rassurer sur ses angoisses en vue de ce qu'elle trouvera comme réponses demain, mais je n'ai jamais été très habile avec tout ça. Surtout que moi même je n'ai aucune idée de ce qu'on découvrira demain.

moonshine || twd bethylOù les histoires vivent. Découvrez maintenant