chapitre VII

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PÉTAGE DE CÂBLES ET RICOCHETS

EXTERNE
Quinze jours déjà que le chasseur et sa petite fille sont rentrées de la Colline. Daryl se fait un sang d'encre pour la peutiote qui n'est pas sortie de la chambre depuis. Elle broie du noir et elle ne parle plus à personne. Il a même demander à Judith de l'aide pour aborder la petite, pensant qu'entre gamines elles se comprendraient plus facilement mais rien n'y fait, elle est muette comme une carpe. Il l'a force à manger et à boire mais son état l'inquiète beaucoup, Daryl ne sait plus quoi faire il a l'impression qu'elle s'est transformé en coquille vide et qu'elle n'est plus que l'ombre d'elle même. La lueur enfantine qui brillait au fond de ses iris bleutés s'est éteinte depuis ce jour tragique. Il se retrouve désemparé face au chagrin de sa fille, qui plus est à court de solution. Sa petite fille ne veut même plus manger ni boire, comme si elle voulait s'éteindre tout doucement.

Ce matin, comme chaque autre matin, Daryl monte à la chambre et y toque. Et comme tout les autres matins, personne ne lui répond alors il ouvre et il l'a trouve allongée en boule, le regard dans le vague, le plateau d'hier soir n'as pas été touché, des cernes violettes et un teint blafard.
- hé ma puce... t'as rien bouffer du tout...
Évidement elle ne lève même pas les yeux vers lui et elle ne lui répond pas. Après une longue expiration, il s'accroupit en face d'elle.
- écoute... je pense que tes parents auraient pas été très content de voir leurs petite fille dans cet état. Tu dois pas t'arrêter de vivre, je suis là et ton frère on l'a pas encore retrouver. T'es pas toute seule, tu vas remonter cette putain de pente et bouffer ce putain de plateau avant que je te le fourre dans la bouche de force. J'en ai ma claque de voir la petite fille pétillante et marrante que t'es, devenir dépressive. T'as neuf ans bordel ! Il te reste plein d'truc a vivres !
- c'est super simple à dire mais c'est pas toi qui a perdu les deux personnes les plus importantes de ta vie ! Donc ne me fait pas la morale ! S'écrie t'elle enfin, une lueur meurtrière dans les pupilles qui ne devraient pas exister dans les yeux d'une enfant de neuf ans.
- Ça tu n'en sais strictement rien. Quand je reviens dans une demi heure ton plateau est vide. Marmonne Daryl en rongeant son frein, il quitte la pièce, les nerfs en pelote.

Cette phrase insupportable résonne dans sa tête :
« c'est pas toi qui a perdu les deux personnes les plus importantes de ta vie ! »
Si seulement elle savait que pourtant c'est le cas, il a perdue la seule femme qu'il a aimé et sa petite fille, elle en l'occurrence. Mais ça, elle ne doit pas le savoir, sous aucun prétexte.

DARYL
Fulminant d'une rage dévastatrice, bien qu'elle n'ait pas voulu me mettre hors de moi, je me rend sur le perron pour m'en fumer une. Je ressens un besoin affreux de nicotine pour apaiser ma colère. C'est la colère qui parle pour la douleur mais la vérité c'est que jamais je ne me remettrai de les avoir perdues.

Et ma haine grossis de ne rien pouvoir faire pour ma gosse qui vient de perdre ses deux parents. Je ne connaissais même pas l'existence de ces gens avant d'apprendre leurs morts mais ma reconnaissance pour eux est infinie. Bien qu'une part de moi ressente une pointe de jalousie envers eux, c'est moi qui ai pris la décision de la laisser grandir dans de meilleurs bras que les miens.

Parfois je ne peux m'empêcher de penser que si j'avais garder ma petite fille avec moi, je n'aurai jamais sombré ni bu comme un trou pendant plusieurs années. Peut-être qu'inconsciemment elle m'aurait aidé à surmonter tout ça. Mais peut-être aussi que j'aurai été un père alcoolique, violent, qui fait peur à son marmot, exactement comme mon vieux. Et même si il n'y avait qu'une infime possibilité que ce soit le cas, vu que j'aurai tout fait pour ma gosse et pour être le père qu'elle mérite, je ne pouvais pas la garder avec moi à cause de cette infime possibilité.

moonshine || twd bethylOù les histoires vivent. Découvrez maintenant