𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟎 : 𝐄𝐥𝐥𝐞 𝐬'𝐞𝐧 𝐟𝐨𝐮𝐭 ? 𝐁𝐞𝐢𝐧 𝐦𝐨𝐢 𝐚𝐮𝐬𝐬𝐢

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Re!

Pour ceux et celles qui auraient loupé la notification, ce chapitre suit celui que j'ai posté il y a quelques instants. Deux chapitres pour le prix d'un. 

Bonne lecture ! Prenez bien soin de vous ;)

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Ezra fut arraché du sommeil par l'entrée de son cousin, mais il n'osa pas soulever les paupières. Son crâne le lui interdisait en morse. « Putain, ça pue ici ! » jeta Lewis en ouvrant une tenture du salon plongé dans le noir. « Qu'est-ce que tu fous sur le sofa ? Et pourquoi tu dors encore ? » L'homme lui grogna inintelligiblement de fermer sa gueule. « Oh, gueule de bois. D'acc', je te laisse retrouver le fil de ta soirée avant de te matraquer de chiffres. »

Lee ouvrit les fenêtres tandis qu'Ezra tentait de recouvrer ses esprits. « Cristina ! se rappela-t-il tout à coup, faisant vrombir son crâne plus douloureusement.

— Je viens de la croiser en pleine conversation avec Élise.

— Quoi ?! s'horrifia-t-il.

— Quoi, quoi ? »

Ezra se redressa en se prenant la tête entre les mains. Les choses ne pouvaient pas être pires. « Elle va croire que je l'ai baisée...

— Élise ou Cristina ?

— Ta gueule, putain ! »

Putain de bordel de merde ! Qu'est-ce qui lui avait pris de ramener l'éditrice chargée des publications intercontinentales pour lui prouver que la première édition de "Far from the Madding Crowd" dont il avait une copie dans la bibliothèque de ses appartements, était en deux tomes ? Pourquoi avaient-ils poursuivi leur conversation autour d'un verre, puis d'un autre, puis d'un autre ? Au point que la femme s'écroule dans son lit.

Il se leva en tanguant. Par le passant de porte, il voyait son lit dont on avait retiré les draps. La femme de chambre était déjà passée. Au moins Élise ne verrait-elle pas les traces de maquillage sur la taie (si elle entrait jamais là, ce qui était de moins en moins probable).

Elle avait forcément dû les entendre. Merde !

Il se laissa tomber sur le sofa en soupirant d'accablement. Avec le peu de confiance que la jeune femme accordait à la gente masculine, jamais elle ne croirait ses disculpations. Elle invoquerait les termes du contrat autorisant les relations extraconjugales, et elle retournerait dans sa froideur quoi qu'il fasse.

« J'suis dans la merde ! »

Il redouta de la retrouver à l'heure du thé. Il devait néanmoins dissiper tout malentendu. Tant pis s'il devait essuyer sa colère en plus de son mal de tête.

Mais la réalité le rendit plus aigre encore. Lorsqu'il trouva l'occasion d'aborder le sujet de l'éditrice entre deux gorgées de thé, Élise sourit en lui disant qu'elle avait trouvé Cristina très sympathique. « Je l'ai raccompagnée pour empêcher les bruits de couloir. » ajouta-t-elle.

Il en resta comme deux ronds de flan. Elle s'en fichait ! Purement et simplement ! Elle ne lui accordait même pas l'intérêt de s'offusquer de son peu de discrétion.

Son ego en prit un sacré coup. Son œil tiqua.

Elle s'en fichait ? Vraiment ?! Pourquoi se prenait-il la tête alors ? Il s'en ficherait aussi. Point. De toute façon, ce n'était qu'un mariage arrangé. Pourquoi s'encombrer ?

A l'avenir, il se dévouerait à son travail et à Valentin à qui il dédiait son futur.

Jugement fait, c'est sans s'occuper de l'angoisse d'une mère qu'il décida de donner à l'enfant des cours d'équitation. C'est sans se soucier du regard gris qui les accompagnait qu'il l'initia à l'imprimerie sur les anciennes machines précieusement entretenues dans une dépendance dédiée.

C'est sans remarquer la bonne figure qu'elle s'imposait et la détresse qui voilait parfois le doux visage qu'il la relégua à simple duègne.

L'Étui Vide [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant