𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟒 : 𝐂𝐨𝐧𝐯𝐨𝐢𝐭𝐢𝐬𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐦è𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐛𝐨𝐧𝐝

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« C'est comment là-bas ? » questionna Valentin, le nez collé au hublot. Il ne parvenait pas à rester en place. Ezra lui rappela gentiment de parler moins fort en montrant sa mère assoupie contre son épaule (un état dont il voulait profiter le plus longtemps possible). Il opina en affichant cet air faussement pénitent. « Alors ?

— Chaud et humide ! Il faut un moment pour s'habituer au climat. Il est plus tempéré hors été. Ce n'est pas la période la plus touristique. Mais il y a la clim' chez moi. Chez nous, corrigea-t-il. Le quartier du nord où mon grand-père s'est installé s'appelle Buckhead, commercial et résidentiel principalement. Typiquement, une "edge city".

— T'as un type de ville à ton nom ?! »

Il rit. « Il s'agit d'une concentration d'entreprises et de commerces en bordure d'une ville, expliqua Élise. Une ville-lisière en français. » Elle se redressa de l'épaule qui la soutenait, à la déception de la personne à qui elle appartenait. Dans le mouvement, elle la caressa doucement comme pour s'excuser de la gêne causée. Une compensation qui le ravi en plus de la pensée qu'elle était peut-être restée contre lui par pur plaisir.

« Ton nom veut dire "lisière" ?

— Te moque pas, little one : ce sera bientôt ton nom aussi ! »

L'enfant en pouffa d'autant plus.

A côté de l'homme, Élise ramenait ses cheveux en arrière pour dissiper les dernières traces de sommeil. Elle portait un débardeur tel qu'à leur rencontre. Sa taille amincie et ses muscles déliés en étaient mis en valeur. Sa proximité, si rare ces dernières semaines, le tiraillait. Il devait se cacher de se repaître de son parfum, de n'avoir d'yeux que pour elle. C'était aussi frustrant que stimulant.

Durant une seconde, il imagina sa peau nue dorer sous le soleil de la côté est, et sa respiration s'alourdit. Elle choisit ce moment pour se tourner vers lui, surprenant ses pupilles assombries. Elle rougit sans pouvoir se soustraire à l'attraction de son désir. Il en profita pour la couver d'un long regard convoiteur. Simple piqûre de rappel ! La poitrine ronde sous le décolleté se souleva d'une longue inspiration tremblante.

« Les nuages sont si blancs ! » Élise se tourna vers son fils. Mais le charme n'était pas rompu. Ezra posa la main sur les reins de la jeune femme qui frémit. Non, rien n'était perdu de ce côté.


« Il n'y a que des agents de sécurité à demeure, à l'entrée du parc. Ils font des rondes constantes. » leur apprit Ezra en leur ouvrant le grand hall d'entrée carrelé de marbre. Il posa les sacs contre la première marche du double escalier. « Sibylle et Anita viennent pour les tâches ménagères les mardis, mercredis et vendredis ou si je les appelle, et Phil s'occupe de l'entretien de l'extérieur une fois par semaine un peu quand ça lui chante. Lewis vit dans un appartement près de la tour Edge, mais il passe généralement les week-end ici. » Il pivota vers l'expression bouche bée de Valentin et s'arrêta sur la jeune femme avant de conclure d'une voix plus rauque : « Sinon, nous sommes seuls. » S'il devait en croire son regard croisé, elle avait compris l'allusion.

Il se ressaisit. Rien de bon ne pourrait sortir d'un empressement trop oppressant.

« J'vous fais visiter ? »

Val fut enthousiaste, comme prévu, tandis qu'Élise, plus curieuse qu'escompté. Le petit trouva rapidement la chambre qu'il voulait investir : pas très grande, mais pourvue d'une salle de bain, d'un petit dressing, et surtout, d'une vue sur les jardins fleuris quasi tropicaux.

Le couple le laissa y prendre ses marques (déjà, il assiégeait le plancher de ses figurines héroïques) pour poursuivre leur chemin vers les pièces maîtresses de l'étage.

L'Étui Vide [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant