Chapitre 14 - partie 1/2

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Quand elle rouvrit les yeux, Carmella constata avec stupeur qu'elle se trouvait dans la jolie chambre qui lui avait été attribuée à son arrivée à Danwick Park. Le soleil commençait à décliner dans le ciel, répandant sa douce lumière dans la pièce. Elle avait de la peine à retrouver la mémoire quant aux derniers événements survenus. Seule la vive douleur qui martyrisait sa tempe monopolisait ses pensées.

Soudainement, elle sentit quelque chose bouger à ses pieds.

- ... Rufus ?

Aussitôt, une petite tête poilue relava la tête. Il la fixa un instant, la tête adorablement penchée sur un côté. Elle tapota légèrement le lit à côté d'elle et il vint lui faire la fête, tout heureux de retrouver sa maîtresse enfin éveillée.

Carmella ne fut pas autrement étonnée en voyant Nanny entrer dans la pièce quelques minutes plus tard, un broc d'eau à la main.

Voyant sa petite protégée réveillée, elle lui adressa un grand sourire qui réchauffât le cœur de la jeune femme.

- Comment allez-vous Carmella ?

- Je ne serais pas franche si je ne vous disais pas que j'ai un affreux mal de tête.

- Il n'y a rien d'étonnant à cela étant donné l'énorme bleu que vous avez à la tête, affirma Nanny.

Posant le broc d'eau sur la coiffeuse de la chambre, elle poursuivit :

- Je peux vous dire que j'ai eu sacrément peur quand milord est arrivé la chemise couverte de sang.

- Milord ? répéta Carmella, sans comprendre. Blessé ?

- Oui, mais rassurez-vous, sa vie n'est pas en danger.

- Mon Dieu ! Le mariage ! Charles ! s'exclama-t-elle brusquement avant de tenter de se lever.

Voyant cela, Nanny s'écria :

- Je vous interdis de vous lever ! Vous n'êtes pas encore remise du choc !

Sans se soucier des propos qu'elle lui tenait, Carmella sortit du lit sans pour autant parvenir à réprimer un gémissement de douleur. Elle porta une main à sa tempe meurtrie. Puis, enfilant sa robe de chambre, elle se dirigea vers la porte.

Mais avant de l'avoir atteinte, Nanny devançant son geste, se plaça devant la porte tout en accrochant ses mains au mur afin de lui barrer la route.

- Allez-vous rallonger immédiatement, Carmella ! Si sa Grâce apprenait que je vous ai laissé vous lever, il serait furieux !

- Oh ! Je vous en prie ! Il faut que je le voie ! Il le faut absolument !

Comme la vieille dame ne bronchait pas, elle s'exclama :

- Je vous en supplie Nanny chérie, laissez-moi le voir, ne serait-ce qu'une seconde, juste le temps que je m'assure qu'il va bien !

Devant la détresse évidente qui déchirait la voix de la jeune femme, Nanny poussa un soupir avant de déclarer, vaincue :

- D'accord, mais je vous accompagne.

- Oh ! merci ma Nanny adorée ! s'exclama la jeune femme en se jetant à son cou.

Ouvrant la porte, elle traversa le couloir. Puis, sans perdre un instant, elle pénétra dans la chambre du marquis.

Charles était allongé dans un grand lit, un linge sur le front. S'approchant de son chevet elle constata avec horreur qu'il était bien pâle et souffrait d'une forte fièvre. Elle observa son bras au-dessus de la couverture, enroulé d'un linge blanc, taché de rouge à certains endroits.

Ce destin qui nous lieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant