Chapitre 9 - partie 3/4

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En remontant doucement le chemin qui menait à la demeure avec le marquis, Carmella se perdit dans la contemplation de la silhouette qui se tenait près d'elle. Dès qu'elle en avait la possibilité, c'était son activité favorite. Elle adorait observer chaque trait de son visage. Elle lui trouvait fière allure dans son costume de cheval.

Comme chaque matin, ils rentraient tranquillement de leur promenade à cheval. Et malheureusement pour Carmella, comme à son habitude, se sentant observé, le marquis tourna la tête vers elle. Et voyant qu'elle le fixait, il lui adressa un petit sourire.

Carmella détourna sa tête, gênée.

Ma parole, il a un sixième sens ! À chaque fois que je le regarde, il s'en rend compte !

Elle se traitait d'idiote et finit par conclure qu'elle ne maîtrisait pas tout à fait l'art de la discrétion.

Heureusement pour elle, ils arrivaient déjà devant la porte d'entrée de la demeure.

A peine pénétraient-ils dans le hall d'entrée qu'un valet s'approcha du marquis, un paquet dans les mains.

— Ceci est arrivé pour vous ce matin, votre grâce.

Le marquis jeta un coup d'œil vers Carmella qui le regarda sans comprendre. S'en emparant, le marquis remercia le valet, puis s'excusant auprès de la jeune femme, il monta à l'étage.

Carmella le regarda gravir les marches de l'escalier, soupira, puis se rendit dans la salle à manger pour prendre son petit déjeuner.

Comme elle s'y attendait, la marquise douairière y était déjà installée, savourant une grande tasse de thé.

- Bonjour ! déclara-t-elle joyeusement.

- Bonjour Carmella, répondit la marquise avec amusement. Vous êtes en forme aujourd'hui.

Elle regarda la jeune femme s'installer en face d'elle, puis se tournant vers la porte, elle s'étonna :

- Mon fils n'était pas avec vous ?

- Si, mais il est parti à l'étage ouvrir un paquet reçu ce matin il me semble. Pourquoi ? Vous souhaitiez lui demander quelque chose ?

- Oh non, rassurez-vous. C'est juste que cela m'a surprise de vous voir seule. Vous êtes quasiment toujours fourrés ensemble ces derniers temps, répondit la marquise en portant de nouveau sa tasse de thé à ses lèvres, un petit sourire discret au coin de ces dernières.

De son côté, Carmella sentit ses joues se colorer doucement :

- Ce n'est pas vrai ! Nous ne sommes pas toujours ensemble !

- Mais je n'ai jamais dit le contraire Carmella, répondit paisiblement la marquise. J'ai simplement dit que l'on vous voyait quasiment toujours ensemble.

Carmella mordit sa lèvre inférieure, comme elle le faisait lorsqu'elle réfléchissait, ou était embarrassé.

La marquise jeta un coup d'œil vers la grande porte de la salle à manger, puis se penchant un peu en avant, elle déclara :

- Carmella, puis-je vous poser une question disons... assez personnelle ?

La jeune femme écarquilla les yeux, surprise. Elle ne savait pas quoi répondre. Elle redoutait la question... et la réponse qu'elle devrait donner.

- Euh... oui, bien sûr...

- Carmella, est-ce que vous ai...

La porte s'ouvrit brusquement sur le marquis.

- Bonjour, mère.

La marquise soupira d'un air boudeur en se laissant basculer contre son dossier.

Ce destin qui nous lieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant