Ce destin qui nous lie

Chapitre 6 - partie 1/5

Confortablement installée dans la salle à manger de la résidence londonienne, la marquise douairière décacheta la lettre que venait de lui apporter un valet. Le marquis et Carmella quant à eux, prenaient leur petit déjeuner en conversant tranquillement.
La marquise lisait donc en silence sa lettre, tandis que petit à petit un sourire se formait sur son visage. Et c'est donc avec un teint radieux qu'elle déclara à l'attention de son fils et de Carmella :

- Eh bien, ma chère petite Carmella, je crois que j'ai là la soirée idéale pour vous faire votre entrée dans le monde !

- Vraiment ? s'étonna la jeune fille. Mais je croyais que vous souhaitiez organiser une fête ici en premier lieu.

- Certes, mais je pense que cette réception fera parfaitement l'affaire.

Se retournant vers son fils, elle expliqua :

- Cette lettre m'est envoyée de la part de Katherine.

Le marquis sembla réfléchir avant de demander :

- Tu veux parler de la comtesse de Trantwood ?

- Exactement. En plus d'organiser des fêtes somptueuses, elle côtoie les meilleures gens qui soient. Tu n'ignores pas que nous nous entendons très bien. Elle est même venue l'année dernière lors du steeple chasse que tu organises tous les ans.

- En effet... Ce serait un parfait moyen de permettre à Carmella de faire son entrée dans le monde dans les meilleures conditions, sans pour autant attirer l'attention exclusivement sur elle. Après deux années sans faire ne serait-ce qu'une apparition dans les salons londoniens, les gens risques de s'interroger...

- Je suis tout à fait d'accord, acquiesça la marquise. Les gens seront principalement concentrés sur la fille de la comtesse.
Celle-ci entame sa deuxième saison londonienne,ajouta-t-elle à l'attention de Carmella. J'ai déjà eu l'occasion de la rencontrer et je trouve qu'elle te ressemble beaucoup. Je suis persuadée que vous devriez très bien vous entendre.

Carmella sourit avant de répliquer :

- Du moins je l'espère. Mais je ne sais pas si c'est vraiment une bonne chose d'avoir trouvé mon double. Je pense qu'une Carmella suffit amplement pour faire son paquet de bêtises.

Le marquis rit doucement derrière sa tasse de café tandis que la marquise lui souriait.

- Quand aura lieu la réception ? demanda finalement Charles.

- Là est le problème. Elle doit avoir lieu ce soir. La comtesse n'ayant appris notre arrivée qu'hier soir, elle nous a envoyé cette invitation ce matin même.

- Eh bien, je ne vois pas le problème. Nous irons donc ce soir à la réception de la comtesse de Trantwood, décida le marquis.

- Dans ce cas, ne t'attends pas à nous voir de toute la matinée.

Se tournant vers Carmella, Allison de Danwick lui dit :

- Il n'y a pas une minute à perdre. Aller vite enfiler un chapeau, je vous emmène faire quelques emplettes.

- Mais mon armoire est déjà pleine de robes, s'étonna la jeune fille.

- Certes, mais là nous allons rendre visite à Frederick Worth*.
*(Couturier français d'origine britannique, il est considéré comme le pionnier de la haute couture française).

- Worth ? Mais n'est-il pas à Paris ?

- Si, mais il est de passage à Londres pour la semaine.

Le marquis rigola avant de remarquer :

- Dans ce cas n'espérez pas le voir. Il doit crouler sous toutes les femmes de la capitale qui viennent le voir dans l'espoir de pouvoir passer ne serait-ce qu'une commande.