Ce destin qui nous lie

Chapitre 6 - partie 2/5

Relevant la tête, il se redressa un peu plus en apercevant à son tour le comte de Sinderbrod. Il prit une grande inspiration. Il était prêt à défendre la jeune fille. L'heure de la confrontation avait sonné.

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Le comte de Sinderbrod approchait d'eux à grands pas.

Instinctivement, le marquis plaça Carmella derrière lui. Il sentait toujours sa petite main trembler dans la sienne. Il resserra donc son emprise sur cette dernière. Il voulait qu'elle se sente en sécurité. Et il était hors de question qu'il la laisse se faire intimider par cet homme...

Le marquis sentit son poing libre se serrer fortement. La salle était bondée, ce n'était vraiment pas le moment de se battre avec le comte de Sinderbrod, même s'il en avait envie... très envie.

Carmella de son côté était complètement figée sur place, paralysée par la peur de tout perdre à nouveau. Elle était heureuse auprès du marquis et de sa mère... et la perspective de voir son bonheur tout neuf se briser un en million de petits morceaux lui serrait le cœur.

« Je suis ton tuteur ».

« Tu me dois respect et obéissance ».

Ces phrases tournaient en boucle dans sa tête. Inlassablement.

Et lorsqu'elle vit son oncle ouvrir la bouche pour prononcer les mots qu'elle redoutait tant, Carmella ferma les yeux, cherchant à fuir le cauchemar qui s'apprêtait à prendre vie sous ses yeux impuissants.

C'est la fin, songea-t-elle en serrant un peu plus la main du marquis.

Mais elle sursauta quand une femme s'écria joyeusement près d'eux.

— Alisson ! quel plaisir de vous revoir !

Quoi ?

Rouvrant ses yeux, Carmella contempla avec stupéfaction la femme qui se trouvait devant eux, ayant été plus prompt que son oncle. Ce dernier, debout derrière la nouvelle venue, affichait une mine outrée. Cette femme venait de le doubler sans aucune gêne !

Carmella fut sortie de sa stupéfaction par la marquise douairière qui s'exclamait à son tour.

— Katherine ! Je suis ravi de vous revoir également ! Mais laissez-moi tout d'abord vous présenter à cette charmante demoiselle qui m'accompagne.

La marquise douairière regarda Sir Edward droit dans les yeux par-dessus l'épaule de la comtesse de Trantwood et déclara assez fort :

— Je vous présente Carmella Sinderbrod. Je me charge de lui faire son entrée dans le monde.

Le marquis sentit un sourire apparaître au coin de ses lèvres en voyant le visage choqué de Sir Edward. De toute évidence, il s'attendait à tout sauf à cela. Il était tellement estomaqué qu'il ne réagit pas lorsque la marquise reprit joyeusement :

— Sir Edward est tellement occupé avec Cheryl que je lui ai aimablement proposé de me charger de Carmella.

Cette fois, s'en fut trop. L'oncle de Carmella sortit enfin de sa léthargie pour avancer d'un pas ferme vers eux. De quel droit la marquise se permettait-elle d'affirmer haut et fort des informations aussi erronées ? Il n'allait certainement pas se laisser faire !

Carmella vit son oncle serrer fermement ses poings. Elle le devinait furieux. Elle sentit son souffle se couper quand il commença à tonner d'une voix grinçante :

— Carmella...

Mais avant qu'il n'ait le temps d'en dire plus, la comtesse de Trantwood se tourna vers lui.