Chapitre 8 - partie 4/4

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Lasse d'essayer d'atteindre ses lèvres, lord Teferson se résolut à plaquer ses lèvres gluantes sur son cou. Alors, en désespoir de cause, bien qu'ayant une vive conscience des propos tenus par Lord Teferson, Carmella appela le marquis aussi fort que lui permettait sa voix.

Au même moment, le bouton de la porte tourna avec brutalité sans pour autant s'ouvrir. S'ensuivit un coup terrible qui vint heurter la porte avec une violence époustouflante.
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Lord Teferson, amusé par la réaction de Carmella, n'y prêta tout d'abord aucune attention. Mais le bruit se répéta, faisant enfin détourner son regard.

Ce bruit, c'était celui de quelqu'un
percutant la porte de plein fouet.

Et avant même qu'il ne comprenne ce qui se passait, le troisième coup qui s'abattit contre la porte la fit sortir de ses gonds, laissant le passage à un homme dont le visage exprimait une fureur sans nom. Et Carmella ne put retenir un cri de joie en voyant les yeux sombres qui leur faisaient face.

Ce n'était autre que le marquis !

En voyant Carmella allongée de force contre le maudit divan qui aurait dû être sa perte et Teferson largement avachi sur elle, le marquis sentit son souffle se couper. Il s'empressa de traverser la distance qui les séparait en une fraction de seconde, tout en ordonnant d'une voix qui claqua comme un fouet :

- Lâchez-la immédiatement !

Ne réalisant toujours pas ce qui se passait, Teferson relâcha légèrement son étreinte.

Carmella ne perdit pas de temps.

À peine l'étau de ses bras se desserra autour de sa taille, qu'elle lui assena un coup de genou bien senti sous la ceinture. Poussant alors un cri sourd, Lord Teferson roula légèrement sur le côté.

- Petite diablesse !

Malheureusement pour lui, il n'eut pas le temps de se remettre de ses émotions. Déjà, il se sentit être saisi au col et tiré en arrière sans ménagement. Le marquis se fit un plaisir de le jeter avec brutalité au sol, bien loin de Carmella.

Charles n'en avait pas pour autant fini avec lui. Teferson avait fait une grave erreur. Une très grave erreur qu'il allait devoir payer. Mais alors qu'il faisait un pas en avant, le marquis fut freiné dans son élan. Et pour cause, Carmella n'avait pas perdu de temps. A peine le marquis l'eût-il débarrassée de l'ignoble individu que déjà elle se levait, courant se réfugier dans ses bras.

Le marquis resta un instant sans bouger... avant de refermer fortement ses bras autour de la jeune femme. Même s'il apparaissait en ce moment fou de rage, il avait avant tout eu extrêmement peur pour Carmella. Il la tint alors serrée contre lui pour la rassurer... Et se rassurer lui-même.

Elle était là, tremblante, étouffant ses pleurs contre lui.

Charles ferma ses yeux un instant, se concentrant uniquement sur l'apaisement qu'il ressentait en tenant Carmella contre lui. Il était arrivé juste à temps.

Lord Teferson, remis de sa surprise, mais pas encore du coup bas de la jeune fille, s'exclama avec fureur :

- Comment diable avez-vous ouvert cette porte ! Faut-il toujours que vous soyez dans mes pieds ?

Le marquis ne répondit pas immédiatement. Il se contentait de fixer sombrement Teferson tout en frottant doucement le dos de Carmella qui continuait de pleurer contre lui. Il déclara finalement d'une voix qui se voulait calme et lente, mais que l'éclat de ses yeux enflammé trahissait :

- Je serais bien tenté de vous provoquer en duel, mais je crains à ce moment-là ne pas pouvoir résister à l'envie de vous fourrer une balle en plein cœur, car ne doutez pas que ce soit l'envie qui m'en manque. Simplement, la mort serait un châtiment beaucoup trop clément pour une crapule telle que vous. C'est une punition à vie qu'il vous faut... Car, sachez que s'en prendre à cette jeune femme, c'est s'en prendre à moi ! ... Bougre d'abruti.

Ce destin qui nous lieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant