Chapitre 9 - partie 1/4

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Carmella se réveilla avec lenteur dans son lit. Elle soupira d'aise. Les rayons du soleil caressaient doucement sa peau, s'attardant sur son visage, illuminant ses paupières closes. Elle entrouvrit légèrement ses yeux, un sourire tranquille au bout des lèvres. La lumière s'infiltra entre ses paupières, réveillant ses yeux endormis.

Les ouvrants un peu plus, la jeune femme regarda le plafond. Elle reconnut aussitôt le haut de son lit. Elle tourna alors la tête, observant l'ensemble de sa chambre. Oui, elle était bien chez elle... enfin, chez le marquis.

Soudain, Carmella se rendit compte que le soleil était déjà bien haut dans le ciel. Elle releva sa tête qui lui semblait peser une tonne, jeta un regard vers la pendule de sa chambre qui indiquait onze heures passées. Avec un nouveau soupir, elle laissa retomber lourdement sa tête sur son oreiller.

Il faut que je me lève... tout de suite... se disait-elle.

Pourtant, la jeune femme restait confortablement allongée dans son lit, bien au chaud sous sa couverture.

Se retournant dans son lit, elle se coucha sur le ventre pour enfoncer sa tête dans son oreiller. Elle n'avait aucune envie de se lever.

Carmella posa sa joue droite sur l'oreiller, elle regarda sa table de nuit. Son collier de perles y reposait, de même que ses boucles d'oreilles et sa broche en diamant. Maintenant qu'elle y pensait, elle ne se sentait pas vraiment à l'aise dans sa tenue. Soulevant le drap qui la recouvrait, elle put constater qu'elle n'avait pas quitté sa robe de soirée.

Les souvenirs d'hier affluèrent soudainement dans sa tête.

Après être arrivé à Danwick Hall, le marquis avait tenu, malgré les protestations de la jeune femme, à la porter jusqu'à sa chambre, la jugeant incapable de tenir debout sans tomber dans les pommes. Il était plus qu'évident qu'elle était en état de choc.

Arrivé dans la chambre de Carmella, il l'avait assis au pied du lit. Ce faisant, Charles avait rabattu les draps pour y allonger la jeune fille avec délicatesse. Il lui avait ensuite retiré ses escarpins, ses bijoux, puis l'avait recouverte du large drap, encore vêtu de sa grande robe de soirée.

Il s'était penché sur elle pour libérer ses cheveux de la broche, les étala sur l'oreiller et, en se relevant, il l'avait regardé longuement sans parler. Le marquis s'était alors de nouveau penché sur elle pour imprimer un léger baiser sur son front.

Carmella avait fermé ses yeux avec un certain apaisement... qui se dissipa néanmoins quand le marquis se dirigea vers la porte.

Carmella grimaça dans son lit en se rappelant lui avoir demandé de ne pas la laisser seule... une fois de plus.

Il avait posé un regard indéchiffrable sur elle... avant de se rapprocher du lit. Il s'était, si ses souvenirs étaient bons, à demi allongé au bord du lit, les jambes étendues sur le large matelas, le dos soutenu par la multitude d'oreillers. Carmella avait timidement posé sa tête sur ses genoux, couchée sur le côté, sa petite main perdue dans la sienne. Puis, elle s'était endormie, en sentant la main libre du marquis passer dans ses cheveux.

La seule chose qu'elle ne savait pas, c'était que, premièrement, le marquis n'était pas resté quelques minutes auprès d'elle, mais simplement près d'une heure.

Deuxièmement, la marquise douairière était arrivée justement au bout d'une heure après eux, ayant appris que son fils avait déserté la soirée sans même prendre la peine de la prévenir. Elle s'apprêtait donc à lui passer un savon, mais quelle ne fut pas sa surprise de découvrir que la chambre de son fils était vide ! Elle s'était donc rendue dans la chambre de Carmella pour voir si la jeune fille était là et avait, découvert avec surprise, terme bien trop insuffisant pour traduire l'état de totalement ébahissement qui l'avait saisi en découvrant que son fils était allongé avec la jeune fille.

Ce destin qui nous lieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant