Chapitre 11 - partie 3

6K 645 74
                                    

Le soleil était haut dans le ciel quand les dames prirent place dans les tribunes. Les hommes eux, attendaient au bas de celles-ci qu'on leur apporte leur monture.

Quand ces dernières arrivèrent, Carmella remarqua que le palefrenier qui apportait Black King semblait avoir quelque difficulté à le contrôler. Son premier réflexe fut de descendre l'aider et d'apaiser le jeune étalon, puis elle se souvint de ce que lui avait dit la marquise. Il ne fallait pas qu'elle nourrisse « les autruches » en ragots. Alors, se contenant, elle resta sagement assise, rongeant son frein.

L'un des invités, qui ne participait pas à la course et fut donc nommé juge, demanda aux cavaliers de se mettre en selle. Bien que Black King tentât désespérément de ne pas laisser le marquis monter sur son dos, il y parvint. Mais à peine fut-il en selle que l'étalon se perdit dans un ballet de ruade à la grande horreur de Carmella.

Heureusement, le marquis était un cavalier accompli et il réussit à se maintenir en selle. D'autorité, il imposa le calme à l'étalon.

Les chevaux attendaient sur la ligne de départ. Black King était nerveux et ne se faisait pas prier pour le montrer. Le marquis réussit tout de même à l'amener sur la ligne de départ.

Carmella observa chacune des montures alignées, une par une. Toutes étaient de splendides chevaux dont la rapidité ne faisait aucun doute. Notamment Fury, le cheval du duc. Aucun doute, celui-ci arriverait en première place. Malgré tout, elle continuait de penser que Black King arriverait parmi les premiers.

Le juge vint se placer devant les cavaliers et se mit en devoir de rappeler les règles ainsi que le parcours. Celui-ci était constitué de haies à franchir ainsi que de virages assez serrés. Une fois ces indications annoncées, le juge gagna les tribunes où siégeaient les dames afin de donner le départ.

Voyant cela, Carmella tourna sa tête vers le marquis. Elle sourit en voyant que le marquis avait eu le même réflexe qu'elle en sentant le début de la course proche : celui de river son regard au sien. Sentant probablement qu'elle était agitée, il lui sourit. Alors seulement elle se détendit un peu, bien qu'elle restât aussi nerveuse que Black King, comme si son stress lui était communicatif.

Soudain, la voix du juge retentit :

— À vos marques... prêt... feu... go... partez !

Au signal, tous les chevaux partirent comme des flèches créant un nuage de poussière derrière eux, suscitant l'horreur chez les dames qui constataient avec effroi qu'elles seraient rapidement recouvertes d'un manteau de poussière à la fin de la course.

Quand quelques secondes après le départ, un cheval s'emballa, faisant des ruades en tous sens, projetant son cavalier au sol, Carmella sentit son cœur se serrer.

Dès lors, Carmella ne put que prier pour que tout se passe bien. Elle le savait, si jamais le marquis faisait une chute à la suite d'un écart de la part de Black King, elle ne se le pardonnerait jamais. Car après tout n'était-ce pas elle qui l'avait poussé à le monter, bien qu'elle sût que Black King n'acceptait pas de cavalier mis à part-elle ?





Le marquis maintenait tant bien que mal les rênes de sa monture, bien que cette dernière tente en vain d'allonger son allure que ralentissait délibérément le marquis. Les oreilles couchées en arrière, il ne semblait pas apprécier cette intrusion sur son dos. Déjà qu'il courrait moins vite que les pur-sangs qui l'entouraient, ralentir son allure n'aida pas Black King à rester dans les premiers. Aussi les autres montures eurent vite fait de les dépasser, ce qui ne sembla pas être au goût de l'étalon à qui il déplaisait apparemment de voir ses concurrents passés devant lui au grand galop. Mais le marquis ne relâcha pas les rênes pour autant. Il savait que ralentir sa monture était ce qu'il pouvait faire de mieux, du moins pour le moment.

Ce destin qui nous lieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant