Chapitre 7 - partie 4/4

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Non, c'est moi ! disait la marquise dans sa tête, joyeuse comme une véritable gamine de son comportement enfantin. Franchement, elle n'aurait pas fait mieux même si elle l'avait voulu. Le hasard faisait parfois bien les choses quand on lui donnait un petit coup de pouce... ou de pieds dans ce cas précis.
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Finalement, la petite troupe regagna la maison dans un silence pesant. La marquise s'amusait sans rien dire des joues rosies de Carmella qui avait pris place à sa droite tandis que son fils se tenait à sa gauche, semblant perdu dans ses pensées.

Passé le hall, ils montèrent directement à l'étage pour regagner leur chambre. Et, arrivée devant sa porte, Carmella leur souhaita bonsoir avant de s'engouffrer à toute vitesse dans ses quartiers.

Le marquis resta ainsi plusieurs secondes à fixer sans broncher la porte derrière laquelle venait de disparaître la jeune femme. Ce n'est que lorsque sa mère toussota qu'il se retourna, l'accompagnant enfin jusqu'à sa chambre.

Avant qu'elle ne disparaisse derrière sa porte, la marquise poussa un soupir heureux :

- Carmella est tellement adorable. J'avoue que je redoutais un peu cette première soirée, mais Carmella a été parfaite ! Dès demain, on ne parlera plus que d'elle dans tout Londres.

- J'ai cru comprendre qu'elle s'était fait une amie du même âge qu'elle, ajouta le marquis.

- En effet, c'est la fille du comte et de la comtesse. Elles ont des caractères qui s'assemblent si bien. Denise n'est pas une de ses petites sottes qui n'ont que pour intérêt leur reflet dans le miroir et qui gloussent comme des dindes à tout bout de champ.

Le marquis retint un sourire.

- Il semblerait donc qu'elles soient faites pour s'entendre.

- Tout s'est bien passé, si on omet la présence déplaisante de Sir Edward... et le petit incident de tout à l'heure, termina Alisson en fixant son fils.

Après tout, quel mal y avait-il à en rajouter une couche ? Un gâteau au chocolat était bien meilleur avec une bonne couche de ganache par-dessus, non ?

- Certes, se contenta de répondre le marquis qui avait légèrement froncé ses sourcils.

La marquise ignorait si ses derniers propos y étaient pour quelque chose, mais son fils lui souhaita sur ce bonne nuit, puis s'éloigna pour, à son tour, s'enfermer dans sa chambre.

Alors seulement, la marquise pénétra dans la sienne, souriant comme une enfant qui voit les cadeaux sous le sapin de Noël. Elle n'était pas peu fière d'elle.

Après avoir refermé à toute volée la porte derrière elle, Carmella s'y adossa, avant de se laisser tomber lentement au sol.

Franchement, elle était irrécupérable. Elle n'en revenait toujours pas. Comment avait-elle fait pour s'écraser comme un gros sac à patates sous le marquis ? Elle en venait à se désespérer elle-même. La soirée s'était déroulée le mieux du monde, et que faisait-elle ? La chose la plus stupide qui soit.

Ne souhaitant plus que oublier ce qui venait de se passer comme elle espérait que le marquis le ferait lui-même, Carmella ôta une à une les fleurs qui couvraient ses cheveux.

Maintenant qu'elle était rentrée, elle prenait conscience qu'elle était épuisée. Comment tous ces Londoniens faisaient-ils pour rester chaque nuit aussi longtemps éveillés ? Il était près d'une heure du matin, et pourtant, les gens de la capitale jugeaient tous que se coucher à cette heure-là, c'était se coucher tôt. Cela ne l'étonnait guère, car si on prenait la chose sous un autre angle, il serait vrai qu'ils se couchaient tôt, puisqu'il dormait en tout début de journée.
Pour sa part, Carmella préféra se glisser dans ses draps, pour plonger dans un profond sommeil.


Ce destin qui nous lieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant