Chapitre 7 - partie 3/4

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! Retour au présent !
Georgiana se trouve dans un salon pendant la réception, après avoir fui la salle de bal.

__________

Se retournant, Georgiana jeta avec rage son verre dans l'âtre de la cheminée où il se brisa en mille morceaux dans un bruit assourdissant. Ses yeux reflétaient parfaitement son humeur : ils brillaient de colère.

Elle avait fait une tentative d'approche et il l'avait repoussée.

Elle n'arrivait pas à croire qu'il avait pu oublier les sentiments qu'elle lui avait inspirés aussi facilement. En même temps, elle avait conscience de ne pas s'être montrée particulièrement tendre avec lui au moment de rompre. Mais la jeune femme était à ce moment-là si fière à la perspective de devenir duchesse qu'elle avait perdu le contrôle de sa personnalité qui avait fait tôt de la rattraper. Et pour quel résultat ? Se retrouver sans rien !

Son erreur la plus fatale avait été de baisser sa garde, consommant trop tôt sa victoire alors qu'elle n'avait pas encore franchi la ligne d'arrivée.

Georgiana prit une grande inspiration, passa devant le miroir qui surplombait la cheminée dans laquelle se trouvaient toujours les morceaux de verre, et rajusta sa coiffure. Puis, s'approchant de la porte, elle s'apprêtait à en tourner le bouton quand elle entendit la voix du marquis. Instinctivement, la jeune femme s'arrêta. Elle tenait là une nouvelle chance de l'aborder, mais c'était un risque après la scène de tout à l'heure. Peut-être valait-il mieux attendre que de l'eau passe sous les ponts avant de forcer de nouveau sa chance ?

Georgiana allait finalement se décider à tourner le bouton de la porte quand une autre voix lui parvint derrière la porte de bois. Elle retira brutalement sa main de la poignée comme si elle était soudainement devenue brûlante. Le nom de l'importun fut prononcé à haute voix par le marquis, résonnant cruellement à ses tympans.

Carmella... La petite peste !

C'était elle le cœur du problème. S'il n'y avait pas eu cette intruse, nul doute que le marquis serait de nouveau tombé dans ses filets. Mais parce que cette miss Sinderbrod était là, il ne la voyait pas.

Entendant leurs pas décroître dans le couloir, Georgiana attendit un peu avant d'ouvrir la porte. Alors, s'avançant vers le perron, elle put voir, arrivé à la grande porte d'entrée, le marquis qui aidait la jeune femme à monter en voiture. Et tandis que l'attelage s'éloignait au grand trot, Georgiana ne le quitta pas des yeux, mettant au point dans son esprit un plan pour se débarrasser de sa rivale. Et elle savait déjà qui serait à même de l'aider dans cette tâche. Elle était même sûre que cette personne serait ravie de l'aider et de profiter de l'avantage qu'elle lui offrirait.

Retournant dans la grande salle de bal, elle s'avança vers un homme qui ingurgitait cul sec une nouvelle coupe de champagne.

— Bonsoir.

L'homme la regarda avec un regard vitreux avant de déclarer :

— Tiens, tiens, tiens, mais qu'avons-nous là ! Miss Sewingam. Et que me vaut l'honneur de ce petit tête-à-tête ?

— Ne vous montrez pas insolent avec moi monsieur, le remit-elle rapidement à sa place. J'ai une proposition pour vous, si toutefois vous êtes toujours intéressé par la demoiselle Sinderbrod.

C'est avec satisfaction que la jeune femme vit une lueur d'intérêt naître dans les yeux de son interlocuteur.

Elle poursuivit néanmoins :

— Mais puisque vous ne semblez pas prendre ce « petit tête-à-tête » comme vous le dites si bien au sérieux, je ne vais pas perdre mon temps avec un guignol. Alors, bonsoir Teferson !

Ce destin qui nous lieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant