*Petite info à la fin du chapitre concernant la suite*
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Il faisait déjà nuit quand les mariés et leurs invités s'installèrent dans le jardin pour danser. C'était Denise qui avait eu cette idée, aussi Rory avait-il fait installer de quoi éclairer le jardin, tels des lampions colorés ou de grands candélabres sur pied.
Les deux tourtereaux ouvrirent ensemble la première danse, sous le regard attendri de Carmella. Son frère débordait de joie, et Denise planait de toute évidence sur un petit nuage. Ils ne se quittaient pas des yeux et virevoltaient comme s'ils étaient seuls au monde.
Carmella ne se rendit pas compte tout de suite qu'elle n'était plus seule, mais comme si elle ne pouvait ignorer sa présence plus longtemps, elle tourna la tête pour découvrir que le marquis se tenait à ses côtés, fixant lui aussi le couple enlacé.
Elle le regarda en souriant. Elle sentait son coeur se gonfler doucement d'amour pour lui, sans même qu'elle ait besoin de lui parler. Après tout, ce qu'elle ressentait allait bien au-delà des mots.
Reportant son attention vers les mariés, elle resta silencieuse, savourant l'instant présent.
Ce n'est que lorsque le morceau s'acheva que, sans même lui demander son avis, le marquis s'empara de sa main pour la guider vers la piste, en affichant un petit sourire. Carmella se laissa guider. De toute façon, elle l'aurait suivie.
Le marquis prit soin de se mettre assez loin des autres et, quand sa main se referma sur sa taille, Carmella retint sa respiration.
Ils se mirent tout d'abord à valser silencieusement, sans se quitter des yeux, quand Carmella, détournant son regard légèrement, déclara :
- On peut dire qu'ils se sont surpassés pour leur mariage.
- C'est vrai, c'est joliment fait. Qui sait, cela pourrait peut-être me donner des idées pour mon mariage.
Le sourire béat de la jeune femme s'effaça instantanément. Elle resta silencieuse un instant avant de demander faiblement :
- Vous avez choisi une date ?
- Pas précisément, mais je pense faire un mariage sans invités. Je suis égoïste, aussi je ne pense pas pouvoir partager ma future femme ce jour-là. Mais, bien sûr, il faudra que vous soyez présente. J'aurai bien invité aussi votre frère et son épouse, mais je crains qu'ils ne préfèrent rester seuls pour le moment.
- Je ne suis pas sûr de pouvoir venir, fit-elle, la mine fermée.
- Je serais très déçu si vous ne veniez pas. Mais de toute façon, je pense que la question ne se posera pas puisque vous serez déjà sur place.
- Quoi ?
Mais avant qu'elle n'ait pu obtenir la moindre réponse, la danse s'acheva. Il la reconduisit vers une table où il prit deux coupes de cidre doux. Offrant une coupe à la jeune femme, il se garda l'autre.
Carmella sirota doucement le liquide doré, et sourit en voyant son frère, la main de sa femme dans la sienne, s'approcher d'eux. Le marquis fit signe à sa mère d'approcher.
Quand tous furent arrivés près d'eux, Carmella regarda le marquis, une lueur d'interrogation brillant au fond des yeux. Il lui sourit, dans le but de la rassurer, tandis que la marquise déclarait :
- Nous voulions te parler de quelque chose Carmella.
- À propos de quoi ?
Rory et la marquise se regardèrent en souriant. Ce fut finalement le marquis qui, s'avançant un peu plus, lui dit en plongeant son regard sombre dans celui si lumineux de la jeune femme:
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Ce destin qui nous lie
Ficção HistóricaAngleterre, XIXe siècle. Le dos meurtri, le cœur lourd, la jeune Carmella se dirige furtivement dans les jardins de son oncle. Depuis la perte de ses parents, elle se retrouve piégée sous la tutelle de cet homme qui, en plus de la détester, prend p...