Chapitre 3 - partie 3/4

8.6K 868 66
                                    

- Je ne pourrais le dire. Je n'ai jamais connu monsieur petit. Mais pour ce qu'il en est à présent, il est vrai que sa grâce a beaucoup de charme... Oui, beaucoup de charme, répéta-t-elle, comme si elle en prenait encore plus conscience à le dire tout haut.

----

- Qui ne le penserait pas ? répliqua Nanny. Mais trêve de bavardage. Dépêchez-vous de vous restaurer. Ignorant qui vous êtes et qu'il vous a déjà rencontrée aujourd'hui, je ne doute pas que milord désirera vous voir.

Devant l'air déconfit de Carmella, elle ajouta :

- Ne vous en faites pas. Monsieur le marquis ne reviendra pas de sitôt. Quand je l'ai vu, il partait justement en promenade.

Déposant ses paniers de fleurs sur le lit, Carmella s'installa pour manger son petit-déjeuner qui avait dû avoir largement le temps de refroidir, tout en disant :

- Il faudrait que j'aille mettre ces fleurs dans des vases.




Le marquis engagea dans l'allée son cheval au trot, écumant de sueur. Un sourire béat marquait son visage. Cette promenade avait été des plus vivifiantes.

Arrivé dans l'écurie, son jeune palefrenier, James, toujours aussi fidèle au poste, s'approcha pour prendre son cheval. Le marquis, qui n'avait pas encore pris son petit déjeuner, commençait à avoir faim, ce que son ventre ne se priva pas de manifester.

En entendant le ventre de son maître gargouiller, James lui sourit aimablement.

- Je pense que votre grâce devrait aller se restaurer sans tarder. Je vais m'occuper de son cheval.

Le marquis n'était pas peu fier de son nouvel employé avec lequel il s'entendait très bien.

Charles finit par regagner sa demeure tranquillement, détendu par sa promenade matinale. Qu'il était agréable de pouvoir galoper bride abattue à travers champs par rapport au trot monocorde qu'il effectuait habituellement à Londres.

C'est d'un pas léger qu'il remonta le perron, s'engagea dans le long couloir, qui menait à la grande salle à manger. Si, comme il le pensait, sa mère dormait encore, il ne s'y attarderait sûrement pas. Il fallait d'ailleurs qu'il prenne des nouvelles de Carmella. N'était-ce pas après tout la raison pour laquelle il était revenu ?





Le marquis était attablé à la grande table de la salle à manger depuis déjà dix bonnes minutes quand l'arrêta un léger coup donné à la porte.

- Entrez, lança-t-il de sa voix forte.

La porte s'ouvrit sur Nanny, à sa grande stupéfaction.

- Que se passe-t-il ? Tout va bien ?

- Tout va très bien, milord, répondit-elle avant de lui adresser un regard malicieux tout en ajoutant :

- Mademoiselle est levée milord.

Charles se leva d'un bond à cette nouvelle.

- Je vais la voir de ce pas...

- Si je puis me permettre, milord, le repas étant déjà servi, je vous suggère de la voir après vous être restauré. Ainsi, vous pourrez parler tout à votre aise... Une fois changé.

- Vous avez sûrement raison, dit le marquis en jetant un regard à sa tenue d'équitation pleine de poussière. Dites-lui de me rejoindre dans mon bureau dans trois quart d'heures.

- Bien, milord.

Sur ce, elle quitta la pièce tandis que le marquis allait se poster à la fenêtre, perdue dans ses songes. Puis quittant la salle à manger, il gravit le haut escalier, avant de pénétrer dans sa chambre pour se préparer. Arrivé dans celle-ci, il prit un bain qu'il avait pris soin de commander avant de partir. Puis, il se revêtit de vêtements tout à fait appropriés à la campagne.

Ce destin qui nous lieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant