Jour 39

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Mon amour,
J'entends le silence hurler dans la nuit.
J'entends ce que l'on n'entend plus, je vois ce que l'on ne voit plus.
Mes pensées se taisent pour laisser le silence crier et c'est là, imperceptiblement, que j'entends le rire de la vie.
Tes paroles n'y résonnent plus mais je crois les entendre, les chanter. Je ris aux blagues que tu ne formules pas, à ces vagues de peine qui s'écrasent contre mon cœur de marbre, et pourtant écrasé en fines miettes.
J'enfile tes vêtements toujours trop grand pour ma taille fine. Je te pique tes chaussures dans la maison. Je m'allonge et je contemple le plafond de bois lambris en pensant à toutes ces fois où nous tentions d'en donner un sens. Cette fois j'observe toutes ces formes et partout, il me semble que c'est toi.
Ton visage, ton corps, de profil, de face, rieur, triste, mon plafond est devenu un million de facettes de toi-même et du bout des doigts j'en trace le contour.
Un stylo à la main, des heures à perdre et une volonté de te voir toujours plus
puissante, je dessine ces images de toi pour ne plus les perdre.
Pour que chaque fois que je m'endorme, je sache que tu veilles toujours sur moi.
Que tes millions de facettes, et celles que je n'ai pas eu le temps de découvrir, peuplent notre plafond de toutes ces fois où je t'ai rêvé, où ma réalité à envahit mes songes du bonheur de te connaître, d'avoir ce plaisir si beau de pouvoir t'aimer.

100 jours et l'éternitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant