100 jours et l'éternité

Jour 34

J'aurais aimé que tu m'accordes une dernière danse avant de partir. Que
tu enlaces ma taille avec douceur, que l'on se balance avec lenteur, ma joue
contre ta poitrine et ton cœur qui bat encore. Cette image m'apaise et j'aime à m'imaginer tout ce que nous aurions pu vivre, faire. Le rythme des basses
résonnant avec douceur je t'aurais observé à la dérobée, perdue dans tes pensées et quand tu aurais surpris mon regard, tu aurais esquissé ce sourire, celui qui pétillait dans tes yeux. Je me souviens de quelque chose de semblable.
Nous deux, enlacées, essayant étrangement de danser, l'une aussi gauche que l'autre.
Nos pieds s'écrasant de temps en temps, la chaleur de la pièce et tes yeux
observant mes lèvres. J'ai cette légèreté dans la tête lorsque ta voix suave
murmurait à mon oreille. J'ai aussi ce goût sur la bouche, celui de tes lèvres
s'écrasant contre les miennes et de tes mains, celles que tu n'aimaient pas, celles
que j'aimais sentir dans le creux de mon dos la nuit. Ma rêverie est semblable à ce
que nous avons vécu, heureuse. J'éprouve un soulagement à repenser à toi de cette façon et même si je sais que rien ne te ramènera, surtout pas mes pensées idiotes, j'ai cette part de paix qui s'installe et je me sens bien, le manque n'est jamais comblée mais c'est un confort et, si je me devais de faire un choix, je te dirais de rester dans mes pensées, même si tu ne les quittes jamais vraiment.