Jour 88

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Ce souffle court.
Et mon cœur battant, qui raisonne à mes oreilles.
La transpiration continue de perler à mon front et mon dos trempé me rappelle que tout ceci n'est pas réel.
Pourtant, le bruit de métal froissé revient à mes oreilles et je chasse bien vite ces pensées, pas encore prête à m'y replonger. Il y avait un temps pour tout et aujourd'hui ne me semblait pas être le moment approprié pour raviver ces
souvenirs, encore trop frais, trop blessants dans ma mémoire.
La chambre, plongée dans l'obscurité complète aurait dû m'effrayer mais pour autant j'y trouvais quelque chose de rassurant, comme si toi et moi avions la même vision des choses, que nos regards longeaient encore cette pièce des yeux à la recherche l'un de l'autre.
Lorsque ma respiration eût repris un aspect régulier, je m'autorisais à passer en revue mes peurs comme pour mieux les apprivoiser.
Rien ne serait jamais acquis, je le savais mais ces mauvais rêves m'empêchaient de garder en mémoire ce qu'ils restaient de beau en nous.
Le bruit de tôle et le souvenir des pneus crissants sur l'asphalte perpétuent dans
mon cerveau, comme un appareil dysfonctionnel, répétant sans cesse la même scène. Cette sirène résonne aussi fort dans ma tête que les battements de mon cœur qui s'accélèrent, tentant d'en ralentir la course effrénée.
Et je fuis, encore.

100 jours et l'éternitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant