Jour 36

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J'ai fait quelque chose qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps. J'ai
prié. Dans une volonté de me rassurer, de me sentir écoutée, dans un transport d'espoir, et peut-être au fond pour que tu m'entendes. J'ai eu tant besoin de me plonger dans mes croyances pour donner une issue, un échappatoire à ce vide, ce malheur, cette boîte de Pandore que mon corps et mon esprit renfermait depuis tant de temps. J'ai ensuite rebroussée chemin, conduit pendant des heures et je me suis avancée dans le parc, le jardin de souvenirs en abondance. J'ai écouté le
chant de la nature puis je me suis assise sur un banc face à l'eau. J'ai regardé la
lumière créer des rides à sa surface et percer les buissons alentours avec douceur.
J'ai entendu cette voix, apaisante qui l'espace d'une courte durée s'est attardée à mes oreilles. Les heures sont passées et mon esprit s'était tant perdu que je ne me suis rendue compte de l'heure tardive que lorsque des frissons ont commencé à me parcourir l'échine. Le soleil avait entamé sa descente et il ne semblait plus s'arrêter alors j'ai effectué quelques kilomètres et je me suis posée plus loin en contrebas. A cet endroit précis, j'ai observé le ciel et ses couleurs changeantes finir par s'obscurcir. Je ne pouvais pas rentrer ce soir, me retrouver seule ne m'aiderait
certainement pas, alors je l'ai appelé, et j'ai dormi chez elle, incapable de dire à mes parents que ce soir, ma propre maison ne ferait que me rendre plus seule et que malgré les mois qui s'effacent et les années qui bientôt se seront succédées, rien ne changera. Je ne m'y habituerai jamais vraiment.

100 jours et l'éternitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant