100 jours et l'éternité

Jour 97

Ta voix dans ma tête était si claire.
Elle résonnait souvent dans mon
esprit, me surprenant aux moments où, comme tapie dans l'ombre, je m'y
attendais le moins. Je me suis surprise à l'écouter parfois, me la remémorer depuis que tu n'es plus là mais peu à peu, elle disparaît et j'ai comme l'impression qu'elle est comme toi, elle ne reviendra plus jamais.
Chaque fois, j'avais ce devoir impossible de rester loin de toi. Aucune règle ne pouvait être contournée. On ne défie pas les lois de la nature comme on défit celles de l'humanité. Un instant me semblait déjà celui de trop et il y avait ce parfum, celui de ton âme. Il envahissait mes sens à l'affût et déjà enivrés de toi depuis bien longtemps.
Cependant aujourd'hui, je suis sobre.
Tu n'es plus là et mes maux s'amplifient, de cesse de penser à toi.
Que ne suis-je pas égoïste, je ne parle que de moi.
En réalité, nous avons tous déjà éprouvé le sentiment de devoir accomplir quelque chose, une envie parfois secrète et folle que l'on ne réalise qu'à la une des journaux, au grand titre à la page. Celle dont personne n'éprouve de réel intérêt, si ce n'est celui de s'occuper l'esprit.
Aujourd'hui, je réalise cette envie en t'écrivant, et que tu ne sois pas là n'y change rien.
J'aimerai coucher sur cette feuille mes sentiments avec l'espoir que cela t'atteigne quelque part.
N'en déplaise qu'aux autres s'ils trouvent mes mots désabusés ou trop fleur bleu, je ne vois que toi dans ce néant silencieux et mes mots comme lumière dans ton obscurité.