Jour 29

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Je me rétablis doucement. Parfois, j'ai l'impression que je sens encore les
bouts de verre entailler ma chair. Pourtant, lorsque je regarde, il n'y a plus rien, juste quelques cicatrices roses qui viennent s'ajouter aux précédentes. Ça n'est pas
pour moi quelque chose d'horrible, j'aime les effleurer avec douceur, en éprouver le contact rugueux, repenser à tout ce que j'ai traversé et ce que, sûrement, je traverserai davantage plus tard. Elle m'avait dit un jour que je ne saurai jamais ce
que représente l'amour parce que je ne le méritais certainement pas. J'étais en
vérité la dernière personne digne d'en connaître le bonheur. Longtemps, je l'ai cru tu sais, elle n'avait peut-être pas de nez crochu mais elle m'avait suffisamment manipulée, rabaissée pour que je la croie. Pour que tout ce qui semblait sortir de sa bouche ne me paraisse qu'être la vérité suprême. Je ne lui en veux pas parce que maintenant que j'ai pris un peu de recul, je pense qu'elle était tout aussi
perdue que je l'étais. Nous ne sommes pas parfaits et j'ai juste compris qu'elle ne savait pas comment aimer parce que personne ne lui avait appris à le faire
correctement. Je ne prétends pas savoir aimer correctement parce que je sais que ce n'est pas le cas. Et puis qu'est-ce aimer correctement ? Le fait de ne pas
blesser ? C'est impossible. Aimer c'est accepter de souffrir, certaines fois plus que d'autres. Il faut juste connaître cette démarcation entre l'amour et le fait d'être amoureux d'un idéal qui ne sera jamais comblé.

100 jours et l'éternitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant