Jour 73

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J'ai rassemblé tes affaires dans un carton.
J'ai effleuré nos souvenirs et je les ai clos dans cette boîte, ma boîte de Pandore, celle d'un bonheur unique qui me semble bien lointain.
En les rangeant, j'ai découvert quelque chose dont tu ne m'avais pas parlé.
Dans la valise que nous avions acheté pour nos voyages, tu avais déposé des
milliers de lettres, datées de plus ou moins longtemps.
Certaines, de notre rencontre et même quelques-unes d'avant cela.
Les dates se suivaient.
De jour en jour, chaque lettre avait été soigneusement écrite et datée jusqu'à ce jour, ce malheureux jour, celui de ta dernière lettre.
J'aurais voulu boire tes mots, les graver en moi mais en cet instant, je n'ai pas eu la force nécessaire pour les lire.
Ce jour adviendrait bientôt mais, séparant cet instant du présent, je les rangeais en sécurité pour que tu sois encore avec moi, qu'une douceur et qu'un vent d'inédit m'insuffle le courage de continuer à croire, à espérer.
Encore. Toujours.
Je n'ai plus besoin de nouveaux textos, de tout ces textes que tu m'écrivais et de ce goût de l'inconnu, parce qu'il est renfermé en toutes ces lettres, tout ces mots que je ne lirai jamais deux fois d'un regard neuf.
C'était cette notion d'unique, ce fait de savoir qu'à la fin de toutes ces lettres,
j'aurai à te dire adieu qui m'attristait.
Je n'étais tout bonnement pas prête à te faire mes adieux et renoncer à toi ne
m'était pas encore possible. Cependant, ce bientôt arriverait, celui qui me ferait changer d'avis et pousser à continuer ma vie.
Pardonne-moi de prendre mon
temps. Je veux juste ralentir le temps qui s'écoule pour ne pas devoir passer une journée de plus sans toi.

100 jours et l'éternitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant