Jour 76

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Ce soir je suis tellement triste. J'essaie de tout renfermer en moi, d'oublier
la peine qui me ronge mais rien à faire, j'ai l'impression de pourrir de l'intérieur.
Peut-être le suis-je déjà.
Pourrie.
Jusqu'à la moelle.
J'ai si besoin de toi que mon corps se balance, se berce seul en imaginant mes bras t'empoigner avec force, extérioriser toute la peine que je ressens par cette pression poignante. Mon corps te demande plus que mes mots ne le feront jamais, cette chose en moi qui ne demande qu'à sortir, à trouver une forme de paix quelque part.
Tu avais raison. Tout a recommencé.
Je suis faible, le puits sans fond dans lequel je tombe ne semble jamais s'arrêter. Je tente de me protéger, de regarder où je marche pour trouver ce chemin mais je trébuche, je tombe, je sombre.
J'arrive à attendre avec impatience le moment où mon corps heurtera le sol avec puissance, la force de l'impact augmentée par la distance qui me sépare du sol.
Chaque mètre de plus qui me sépare de celui de cette terre boueuse, de ces
sables mouvants sans cesse, augmente mes chances de perdre un peu plus de ce qu'il me restait.
J'ai si besoin de toi que mes entrailles crient ton nom et pourtant, ce soir elles ne se confrontent qu'à ton silence.

100 jours et l'éternitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant