Jour 56

0 0 0
                                    

Mon cœur battait fort dans ma cage thoracique.
Mes membres, devenus douloureux, brûlaient mais je repoussais toujours l'effort plus loin et ce n'est que quand les vertiges m'eurent assaillis et que mon corps me criait à l'aide que je me stoppais.
Cette fois, j'eus du mal à reprendre mes esprits après avoir laissé mon cerveau sur off pendant toute ma course.
Je détestais courir avant. Mais un jour, j'avais ressenti cette impatience fourmiller le long de mes jambes puis de mon corps tout entier et je savais qu'il me fallait bouger, faire quelque chose.
Alors, seule, sans explication précise et sans personne pour m'en demander, je m'étais élancée et j'avais couru sans but précis pendant des heures. Lorsque j'étais rentrée, je m'étais rendue compte que je n'avais pas verrouillée ma porte, prise dans mon élan de folie.
Sur le moment je ne m'étais pas souvenue de grand-chose de ce départ précipité et ce n'est que quelques jours plus tard que tout avait refait surface dans ma mémoire.
Ma mère était si inquiète qu'elle avait appelé mes voisins qui étaient allés voir à la maison, évidemment sans me trouver.
Certains avaient attendus mon retour, angoissés, tandis que d'autres sillonnaient les rues à ma recherche.
En arrivant, j'étais si vide que j'ai dormi pendant des heures. Mes parents avaient tenus à rester avec moi, inquiets mais pourtant j'allais bien.
En réalité j'allais même mieux que depuis des mois.
J'avais trouvé ce moyen de défouler mes émotions sans paroles, sans cris, sans pleurs, sans tout ce qui rendaient cette situation encore plus complexe.
Les gens ont mis du temps à comprendre ce besoin nouveau chez moi. Pourtant, courir n'a jamais été ma passion.
C'était une nécessité dans ma vie qui m'a aidé à vivre seule, à comprendre
comment se retrouver avec soi-même peut être à la fois effrayant et réconfortant.

100 jours et l'éternitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant