Jour 54

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Je ne travaille pas ce matin.
Aujourd'hui, je me retrouve donc seule avec mes pensées, mon café et mon plaid bien chaud.
D'habitude je ne prête pas réellement attention au silence dans la maison que j'ai appris à ne plus écouter avec le temps.
Mais maintenant je le laisse revenir, il me permet parfois de mieux réfléchir, de me stopper dans cet élan de bruit continuel qui règne dans nos vies, que l'on arrête jamais. Alors à cet instant, le silence résonne comme un arrêt dans le temps, une pause, un instant figé.
J'ai contemplé longtemps le ciel bleu, perdue dans mes pensées, écoutant ce que le silence avait à me dire et que je devais entendre depuis bien longtemps.
J'ai ainsi pris le temps d'observer.
De laisser mon regard parcourir ce ciel azur, dessiner les contours des nuages
brumeux et des bâtiments alentours.
J'ai appris beaucoup de choses dans ce silence.
Sur moi-même, mais aussi sur les autres.
Car dans ce mutisme je me suis écoutée, j'ai laissé mon cerveau prendre la parole et j'ai été plutôt surprise des réponses qu'il a eu à me donner.
J'ai découvert que dans le silence il y a des mots, que l'on ne prononce peut-être pas, mais qui ne sont pas nécessaires de l'être.
J'ai appris que le temps peut se suspendre lorsque l'on prend la peine d'effacer le brouhaha incessant du monde pour ne se concentrer que sur ce que l'on veut vraiment.
J'ai appris, oui, j'ai appris dans ce silence, à formuler des prières,
invisibles à la parole mais marquantes à la pensée.
C'est là même la preuve que les mots n'ont pas besoin d'être prononcés pour se comprendre.
Aujourd'hui j'ai appris que les silences ont beaucoup plus à nous dire que le
monde qui nous entoure.

100 jours et l'éternitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant