Jour 14

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J'ai retenu mes larmes un milliard de fois lorsque tu m'as appelée le jour
d'avant. J'ai été brisée mais je te l'ai dit, je savais que c'était le prix à payer lorsque l'on laisse quelqu'un rentrer dans sa vie, dans sa mémoire, dans son cœur. Il n'en ressort jamais vraiment. Nos esprits finissent juste remplis de fantômes qui deviennent plus nombreux que ceux qui restent. J'ai l'impression d'avoir la grippe.
Cette fatigue qui affaiblit mes membres quand je tente de rester éveillée jusqu'à très tard pour ne pas faire de cauchemars, que je me plonge dans mon travail pour m'occuper l'esprit, m'extirper de tes paroles qui ont fait s'effondrer la paix, le bonheur et l'innocence dans lesquelles je vivais. Je ne suis pas en colère contre toi.
Peut-être que cela aurait été mieux, plus simple d'une certaine manière. Non, je suis déçue. Je me sens si inutile comme si tu m'avais retiré cette autonomie que j'avais, que tu me laissais mourir dans un coin pour que je garde cet espoir que tu
reviennes.
C'est si cruel.
C'est encore moi qui t'attends alors que tu es partie sans t'en soucier.
J'attends depuis le moment où quelque chose s'est brisé que tu me répares, que tu rallumes en moi cette chaleur qui a donnée à ma vie pour la première fois
l'envie d'être vécue.
J'attends toujours que tu rentres mais cela fait désormais des jours et tes pas n'ont toujours pas franchi le seuil.

100 jours et l'éternitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant