Jour 33

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J'ai revu ton meilleur ami. Nous avons gardé contact. Je pense que nous
en avions tout deux besoin. Il partageait ma peine et je sais que c'était une des personnes la plus à même de comprendre ce que je vivais. Il est venu manger à la maison ce soir et nous avons regardé les albums photo. Ceux, plus anciens, que nous avions tant étudiés toutes les deux. Qu'est-ce que nous avions ri en voyant combien nous avions changées ! Et enfin ceux, plus récents, que j'avais fait après ta mort. Il y avait tellement de photos de nous, de nos amis, de nos familles.
De toutes les imbécillités que nous avions faites ensemble ! Tu aurais été si heureuse de nous voir ainsi, rire devant le passé, ponctuant les photos d'anecdotes toujours plus hilarantes. C'était une belle soirée. Il était agréable de pouvoir parler de toi à quelqu'un sans voir ce fond de pitié dans le regard de ceux qui tente de le dissimuler sans succès. A la fin, lorsque j'ai eu refermé le dernier album, nous avons tout les deux soupiré. On s'est accordés encore quelques minutes où nous avons réellement parlé à cœur ouvert et je me suis sentie stupide. Stupide d'avoir
cru que j'étais la seule à porter ce poids alors même que tu avais partagé des
centaines de vies. Il suffisait de le voir à l'église et au crématorium. Ils étaient tous là pour honorer et accompagner ton départ et je ne les en remercierai jamais assez pour ça. C'était si fou de voir tout ceux et celles que tu avais touchée ! Mais je n'en étais pas réellement surprise, tu n'étais pas quelqu'un de facilement oubliable.

100 jours et l'éternitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant