Jour 40

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Cent-neuf personnes meurent chaque minute.
Cent-neuf.
Cent-neuf vies, cent-neuf deuils, cent-neuf familles, amis, proches en larmes.
Cent-neuf personnes qui ne parcouront désormais plus ce monde.
Mais peut-être le suivant qui c'est.
J'ose l'espérer car j'entends la nuit vociférer, les pleurs se sont taris car ils ne vous ramènent pas, oui vous, les cent-neuf vivants, les cent-neuf morts.
Les cent-neuf pour qui l'on offre des fleurs.
Ce jour-là pourtant ce n'est pas la Saint-Valentin, ni même votre anniversaire.
Aujourd'hui vous avez traversé ce chemin dont personne ne revient. C'est qu'il doit être bien beau de se tenir de l'autre côté. Sinon vous seriez revenus n'est-ce pas ?
Car pourquoi rester dans un monde s'il ne possède pas la plus grande des
beautés. Non, ce n'est pas là quelque chose de superficiel !
La beauté est partout où on la regarde. Il suffit juste d'ouvrir les yeux et d'accepter de contempler le monde. Bientôt je cheminerai vers le vôtre. Mais ne m'attendez point je vous prie. Ne vous retournez pas.
Je reviendrais. Je vous rejoindrais un jour et quelqu'un d'autre déposera peut-être des bruyères sur ma tombe sans savoir que moi, à la fois ici et là-bas, je verrai ce qui m'était autrefois invisible.
Je contemplerai nos mondes d'un œil neuf et cette beauté qui m'était déjà
apparente, prendra tout son sens à tes côtés.

100 jours et l'éternitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant